Il manque des visages, des figures. .. ...
Décidément le label Herzfeld n’en finit pas d’étonner par l’éclectisme des formations et des artistes qui le composent. Lors de la seconde soirée du Week-End Herzfeld au Hall des Chars nous pouvions découvrir, en première partie d’A Second of June, la prestation de Luneville : “un petit laboratoire mobile” comme le présentait le programme. Les éléments et instruments disposés sur scène ne font aucun doute : on nous prépare une immersion en plein vintage électronique 70/80. Il n’en faut pas moins pour se remémorer avec émotion ses propres années TO7 et claviers Casio en tout genre. Le concert démarre et l’on s’émerveille telle une gamine au rayon jouets devant les instruments bizarres qui sont manipulés sous nos yeux. Que ce soit devant la Casio digital guitar et sa forme pré-futuriste ou encore les omnichord Suzuki posés sur les cuisses, on crève de jalousie comme les gosses de ne pouvoir nous aussi faire mumuse avec toutes ces merveilleuses reliques électroniques nipponnes. Luneville tient un blog d’ailleurs permettant de retrouver quelques-unes de ces vieilleries instrumentales. Il ne faudrait pas croire que le seul intérêt du set de Luneville repose sur la remise au goût du jour de matériels électroniques obsolètes. L’originalité des instruments utilisés est portée par l’interprétation de morceaux pop aux allures poétiques fort sympathiques. La prestation est d’autant plus plaisante que l’ensemble des musiciens se plonge consciencieusement dans la manipulation de ses instruments pour nous offrir un court concert de grande qualité. En fin de set le public partage aisément l’énorme plaisir communicatif de “Mr Herzfeld” à se produire avec un projet aux vertus apparemment désinhibantes. A revoir absolument en live si l’occasion se présente.