Primeurs 2010

Primeurs 2010

La dégustation des vins « primeurs » du millésime 2010 débute aujourd’hui par des présentations « off » ( Cercle Rive Droite, La Grappe, Thunevin, etc.). L’Union des Grands Crus Classés fera déguster les vins de ses adhérents du mardi 5 au jeudi 7 avril par appellations dans différents châteaux bordelais. Comme chaque année, la semaine de dégustation des primeurs donne lieu à d’innombrables controverses entre les partisans et les adversaires de cette manifestation, aussi bien dans les rangs des amateurs que dans ceux des journalistes viniques.

Des critiques professionnels européens, à la notoriété reconnue, ont publié des chroniques  dans lesquelles ils signalaient, à l’Union des Grands Crus Classés certains dysfonctionnements ou traitements inéquitables, quant aux conditions de dégustation des vins et à la publication des notes.

Les vins proposés à la dégustation, en phase d’élevage, ne sont bien sûr pas des «  produits finis », ce que tout le monde signale avec justesse. Il s’agit dans ce type de dégustation de s’attacher à voir si les vins sont bien nés tant du point de vue aromatique que structurel. Une bonne connaissance des propriétés bordelaises, et des façons de travailler des uns et des autres permet de limiter les erreurs d’évaluation. A ceci s’ajoute le fait que de nombreuses propriétés, de la rive gauche notamment, assemblent leurs vins avant la présentation en primeurs. Le vin en bouteille aura de sérieux airs de ressemblance avec celui goûté en primeurs. La maîtrise de l’élevage, dans les propriétés les plus performantes et les plus pointues est aujourd’hui bien connue et reconnue . Il y a rarement de mauvaises surprises constatées quand les vins des ces châteaux sont en bouteille. Il est d’ailleurs intéressant de lire le point de vue de Stéphane Derenoncourt, ici, faisant état d’une très bonne corrélation entre les vins très bien notés en primeurs et leur évaluation en bouteille. La vision des vins seraient, tout de même, un peu plus claire, dans la globalité de la production, si cette présentation se faisait quelques mois plus tard.

La dégustation des vins primeurs reste un exercice difficile, dans les conditions offertes au dégustateur lambda à l’Union de Grands Crus (salles parfois surchargées et bruyantes), ce qui est inévitable, compte tenu de l’accroissement du nombre de dégustateurs, et la venue de plus en plus importante des dégustateurs asiatiques depuis quelques années.

Il faut tenir compte aussi de la grande variabilité des échantillons qui évoluent très rapidement, des conditions de température de la salle, et de l’extérieur. Tout ceci nécessite de regoûter certains échantillons plusieurs fois, si possible.

Si la dégustation de l’UGCB reste la plus prestigieuse, elle n’est plus la seule. De nombreuses dégustation « off » sont aujourd’hui proposées, par divers groupements et associations pour faire connaître des vins qui, s’il n’ y avait pas cette grand messe des primeurs, comme disent certains, resteraient dans l’ombre et injustement méconnus. Je consacrerai autant de temps cette année à la dégustation de l’UGCB et aux présentations parallèles, et je m’évertuerai à signaler, sur ce blog les vins réussis dans les appellations moins prestigieuses que les appellations communales les plus célèbres.

Tous les vins que j’ai pu déguster, depuis le mois de novembre 2010, me laissent augurer que 2010 est un très grand millésime à Bordeaux, qui a un air de parenté avec le millésime 2005.

Je ne reviendrai pas sur les conditions météorologiques très favorables qui ont marqué l’ensemble du cycle de la vigne durant cette année 2010 jusqu’aux vendanges. Vous pourrez le lire sur ce blog.

Je consacrerai donc l’ensemble de cette semaine à déguster des vins des deux rives, pour m’assurer de la validité de mes premières impressions et vérifier si cette qualité est homogène.

Daniel