par Didier Testot.
Révoltes arabes, Libye, pétrole, Japon, nucléaire, catastrophe humaine, écologique, économique...Les dernières semaines ont été riches en évènements non prévus, dramatiques et incertains. L'incertitude, c'est ce que détestent bien entendu les investisseurs.
Et là ils ont été servis, voyant les prix du pétrole gonflés par les inquiétudes sur l'approvisionnement et la spéculation, des entreprises en attente de composants en provenance du Japon, pays au combien indispensable à la fabrication de nombreux produits (automobile, électronique...), dont on mesure mal encore toutes les conséquences.
Cette incertitude fait pourtant partie de la vie et la Bourse n'en est pas exempte, simplement dans ces périodes les investisseurs doivent revoir leurs choix d'investissement, à mesure que le risque augmente.
Dans cette période, nous avons pu interroger plusieurs responsables de gestion qui nous ont détaillé leur manière d'aborder ces sujets et leurs implications.
Ils sont sur la Web Tv dans la rubrique Bourse, avis d'experts.
A noter cependant dans cette période, quelques couacs.
Ainsi une responsable de la communication d'une société de gestion, qui me dit lorsque je souhaitais poser des questions sur l'actualité et notamment sur les conséquences de ce cataclysme japonais, que les gérants ne souhaitaient pas en parler. La consigne : On ne parle pas du Japon !
Etonnant ! Choix commercial sans doute, mais qui semble oublier que depuis 2008, le monde financier a changé. Il serait étonnant que les clients acceptent le silence sur un évènement majeur au prétexte que commercialement parler du nucléaire, ce n'est pas vendeur.
(Photo Reuters)
Pourtant la crise financière que nous avons vécu, et qui n'est pas terminée sur le fond, a révélé les carences d'un système opaque, et la demande de transparence devrait aussi amener à dire qu'on ne sait pas, car sur le risque nucléaire, personne ne sait en réalité, jusqu'où la catastrophe peut aller, le pire n'est pas mesurable...Dans des périodes incertaines, les clients ont droit à des explications pour le moins.
Reste aussi aux financiers à parler Investissement Socialement Responsable pas seulement lorsque cela les arrange, à l'occasion d'un lancement d'un produit, mais tous les jours dans leurs manières d'aborder le Monde, en choisissant des actifs qui peuvent amener de la rentabilité, c'est leur métier, mais une rentabilité qui puisse garantir la pérennité d'une planète dont nous sommes tous les locataires provisoires.
Le Japon est d'abord un révélateur de nos faiblesses, en agissant à court terme, plutôt qu'en envisageant le long terme. A chaque fois qu'on voit à la Télévision Fukushima, on ne peut s'empêcher de penser : mais pourquoi l'ont-ils construite là cette centrale, pourquoi ? Un peu tard.