Cela fait deux mois que j’ai publiquement communiqué sur le diffèrent qui m’oppose aux administrateurs de la FNAVM en publiant le jugement rendu par la cour d’appel de Casablanca depuis le 22 novembre 2010 et qui annule l’AG qui m’aurait destitué. Ce verdict est basé sur un syllogisme juridique et ne peut susciter aucune autre interprétation que l’annulation de tout ce qui a suivi l’AG du 10 Janvier 2009. Ce jugement prononcé au Nom de SM LE ROI est exécutoire et ne pas s’y plier relève d’un comportement de hors la loi.
Cela fait plus de deux ans que la FNAVM est occupée illégalement, laissant une situation se détériorer jusqu’à devenir dramatique. Sous d’autres cieux, et comme je l’ai annoncé dans mon entretien à Tourmagmaroc, en France le conflit qui a opposé l’UMIH (Union des Métiers et des Industries du Tourisme) à sa Présidente Madame Christine Pujol à trouvé une issue honorable, la Justice Française ayant débouté les administrateurs et nommé un mandataire Judicaire pour convoquer une Assemblée Générale statuaire.
La presse nationale, a largement commenté cet événement en éclairant les lecteurs sur les dysfonctionnements engendrés par état de fait qui ne sert personne et surtout pas la profession des voyagistes, en insistant sur le fait que justice a été rendue.
C’est d’abord le Soir Echos qui titre le 31 janvier : Voyagistes, Zemrani obtient gain de cause, puis L’économiste dans De bonnes sources le 07/02/11 et en Une le Président « déchu » remporte son procès , La Vie Economique Une Nouvelle crise secoue la FNAVM , le Canard Libéré dans son édition du 04 Février titre : Une corporation malade et enfin la vie touristique qui publie le communiqué de presse du 30 Janvier 2011.
Pour ma part, mon mandat est terminé depuis le 30 juin 2009, mais j’estime, qu’à ce jour la FNAVM est dans le flou avec une Administration que je présume plus qu’embarrassée par cette situation, d’autant plus que l’actuel « Président » de la FNAVM se targue d’avoir eu l’aval du Ministère du Tourisme qui aurait validé l’amendement portés aux Statuts ainsi que son « Election » alors qu’une action en justice suivait son cour ? Ce mélange de genre, sous couvert d’appartenance politique est des plus mauvais goût eu égard à l’ex ministre, pour qui j’ai le plus grand respect et dont je doute fort qu’il puisse apprécier les sorties médiatiques de Monsieur Habib El Eulj, puisqu’il faut le nommer.
Je voudrai rappeler à cet honorable confrère quelques points importants qu’il semble ignorer :
I. Que la Fnavm est régie par les dispositions du Dahir n° 1-58-376 du 15 Novembre 1958 tel que modifié par la loi 75-00 du 23/07/2002 et qu’ à ce titre , elle s’interdit toute discussion ou prise de position politique , raciale ou religieuse ( Article 2.7 de nos Statuts )
II. Que nul ne peut être au dessus des lois et qu’il doit se limiter à l’exercice de ses fonctions dans le cadre de l’article 39 de la constitution. Les jugements étant rendus et exécutés au nom du ROI (Article 83 de la Constitution), il se doit de les respecter en premier lieu.
III.Enfin qu’il est tenu par un devoir d’exemplarité dans l’exercice de son mandat politique en s’interdisant tout dérapage de quelque titre que ce soit.
Cependant, il semblerai que l’illégalité ne le dérange pas, puisqu’il se permet de déclarer publiquement l’assumer ce qui est indécent, limite insolent et ne correspond nullement à l’éthique qu’il est sensé respecter et défendre dans le cadre de sa mission.
Tout le monde s’accorde sur la gestion plus qu’approximative de la FNAVM depuis la prise de pouvoir illicite par Mr El Eulj et les membres du conseil d’administration : un leurre qui a eu pour résultat de marginaliser la profession et de l’exclure de tout centre de décision. C’est le coup de grâce au moment où, nous avons besoin d’être une force de proposition pour accompagner la vision 2020 à défaut d’en être les artisans.
La responsabilité incombe aux présidents d’associations qui ont plébiscité Mr El Eulj sur la base de sa fonction, sa proximité politique et la promesse de leur obtenir un quota hadj substantiel leur garantissant une rente sans effort. Je rappelle qu’il s’est farouchement opposé au projet de libéralisation de l’organisation du Hadj, unique levier qui nous aurait permis d’évoluer sur ce segment qualitativement et quantitativement. Aujourd’hui, je pense que nous avons perdu toute crédibilité de la part des pèlerins qui se sont inscrits sur nos listes et qui à ce jour n’ont ni programme, ni prestations et ni prix. A quoi jouent on ? Qu’attend la tutelle pour prendre une décision dans l’intérêt des pèlerins ?
Le PV de l’assemblée Générale du 23 Octobre est plus qu’éloquent sur l’ambiance qui règne au sein de la FNAVM et il semblerai que cela n’ai pas évolué car « Le Président » est remis en question par ceux là même qui l’ont placé et qui ont fini par comprendre qu’il les a mené en bateau depuis le début. D’ailleurs, lors de dernier Conseil d’administration du 26 Janvier, il a été prié d’arrêter les dégâts, chose qu’il a faite avant de se rétracter, soutenu en cela par une minorité ayant peur de se retrouver devant leur responsabilité, et dont il voudrait protéger les intérêts !
Ce jugement tombe à point pour rétablir l’ordre et reconstruire la FNAVM sur de nouvelles bases et j’invite les présidents d’associations cités dans ce jugement à obtempérer à cette décision de justice, pour notre profession qui mérite mieux que ce qu’elle a subît depuis deux ans. Comme je demande aux autres, qui ont pris leur mandat durant cette période sombre, de jouer de sagesse et de maturité car Il y va de l’avenir de notre profession.
Il est grand temps de tourner la page et de donner des signes aux jeunes agents de voyages en les impliquant et en les écoutant. L’image que nous véhiculons n’est pas reluisante car d’entrepreneur que nous sommes, certains veulent faire de nous des assistés que l’on doit subventionner. A quel titre ?Les subventions doivent être réservées aux démunis dans le cadre d’un tourisme équitable , afin de leur permettre de vivre par des activités génératrices de revenus que nous devons promouvoir et accompagner. C’est cela la solidarité que nous souhaitons véhiculer afin d’endiguer la pauvreté et la précarité dont souffrent nos compatriotes.
Nous devons arrêter de stigmatiser les agences de voyages et leur redonner leur dignité, leur démontrer la compétitivité comme une opportunité, non une menace ; l’innovation et la recherche de l’excellence en matière de services comme seuls moyens de se créer des opportunités de croissance . Notre déficit en matière de formation face à la montée en puissance d’internet est flagrant. Les efforts mis en place par l’Observatoire du tourisme pour combler ce retard sont louables mais je n’ai jamais vu un responsable de la FNAVM y assister, ou tout du moins en parler !
Il est temps que le Ministère prenne une décision responsable par rapport à cette situation en commençant par rétablir la légalité au sein de nos instances pour mieux les crédibiliser et leur permettre d’être représentatives du secteur. Le Ministère, aujourd’hui plus qu’hier, a besoin d’interlocuteurs fédérateurs, compétents et au dessus de tout soupçons.