Christian Jacq - Retour aux sources

Par Benard

L'égyptologue- romancier Christian Jacq a déjà vendu 25millions de livres dans le monde entier. Avec sa nouvelle trilogie, il revient aux sources de l'empire égyptien, sur les traces de Ménès, le premier pharaon. Rencontre dans le salon d'un tranquille hôtel parisien, pour évoquer la passion d'une vie.

Votre dernière trilogie évoque Ménès, le premier pharaon d'Égypte. Avez-vous le sentiment que vous avez achevé vos portraits?
Non, il y en a encore d'autres! J'ai publié sur Champollion, Ramsès -qui a été une histoire folle, traduit en trentelangues-, Néfertiti, Akhenaton… Mais il reste encore énormément de personnages parce que l'histoire de l'Égypte s'étale sur 3.500 ans. Et bien des figures auxquelles je ne me suis pas encore intéressé méritent que l'on s'y arrête. J'ai commencé à écrire sur un nouveau sujet mais pour le moment, c'est la conception du bébé et il n'est pas encore né. Alors je préfère ne rien révéler (sourire). Je suis en train de convoquer mes personnages et mon décor, en ressortant mes dossiers et en rédigeant des fiches.

Comment s'est fait le premier succès?
A mon insu! Étudiant en égyptologie, j'étais chercheur au collège de France et je suis tombé sur les lettres de Champollion, que tout le monde avait oubliées. Partant de là, j'ai fait un roman, en croyant faire un essai (rires). J'ai décrit les blancs dans sa vie, j'ai refait le voyage avec lui mais avec mes yeux. Le livre a marché très vite, j'ai été invité sur Europe 1, puis au journal d'Yves Mourousi… Tout a commencé comme ça, j'ai pris conscience que je savais parler de l'Égypte d'une certaine manière, à la fois comme égyptologue et comme romancier.

Vous avez vendu plus de 25millions de livres en parlant d'Égypte ancienne. Ce n'était pas gagné d'avance. Pourquoi ce succès?
Votre question est passionnante et je vais réfléchir à un livre pour y répondre! Parce que c'est très bizarre quand même, c'est vrai. J'ai une première réponse horriblement vaniteuse: peut-être que mes romans sont bons (rires). La deuxième hypothèse, plus vraie, est que l'Égypte est à l'origine de notre civilisation. Les Égyptiens ont à peu près tout créé:un système politique qui a duré plus de 3.000ans, un statut pour la femme, qu'elle est loin d'avoir encore dans la plupart des pays, mais aussi l'écriture, la littérature, la musique, des rapports sociaux fondés non pas sur la force mais sur la réciprocité. Et ça, ça parle à tout le monde. L'étude de la pensée égyptienne commence à peine. Je vous rappelle que Champollion n'a découvert les hiéroglyphes qu'en 1822, alors que l'on traduit le grec depuis2.000ans!

Quelle est la discipline de l'écrivain?
Il n'y a pas de secrets, c'est une discipline sportive. Je commence à écrire à 9h, puis déjeuner de travail avec mon épouse pour parler des personnages. Elle est impitoyable, c'est ma première lectrice. Je suis un vieux brontosaure, j'écris tout à la main. Je suis un scribe, un artisan, le travail de la main est fondamental. Travailler sur un écran, je trouve ça trop froid.

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