Dans un vieil article de 2005 (!), Le Devoir offrait une description de la situation à venir. On y lisait que c'est en 2011 que le ratio "retraites vs entrées sur le marché du travail" va commencer à être négatif, et ce pour une période d'environ 15 ans. Encore 3 ans, soyez patients les jeunes.
Dernièrement, Jobboom a annoncé qu'au "cours de l’année 2007, le taux de chômage dans l’ensemble de la province a glissé sous la barre des 7 %, une première en 30 ans. Selon Emploi-Québec, 685 800 postes seront à pourvoir d’ici à 2011. Parmi eux, plus de la moitié seront attribuables aux départs à la retraite, soit 440 000." Mais on lisait aussi dans Lesaffaires.com il y a quelques jours que selon une étude de la CIBC, les baby boomers ne sont vraiment pas pressés de quitter le marché de l'emploi.
Et c'est normal quand on y pense un peu. La situation n'est jamais aussi simple que les chiffres la présentent et plusieurs phénomènes viennent troubler les prédictions statistiques. Par exemple :
- les actions de Nortel qui ont planté et qui ont modifié la planification financière de plusieurs (ou encore plus triste un certain M. Lacroix et son Norbourg crapuleux) en dilapidant des économies accumulées pour la retraite;
- une espérance de vie en hausse qui oblige d'amasser plus d'argent pour "tougher la run" et se donner le niveau de vie espéré;
- des employeurs qui s'accrochent aux Baby Boomers et leur offrent de belles conditions pour continuer, par peur de perdre trop d'expertise et de mémoire corporative en même temps;
- ou tout simplement des futurs retraités qui se trouvent encore assez en forme pour continuer, même si ce n'est qu' temps partiel et dans le but de se valoriser un peu`par une vie professionnelle active.
Je crois que la pénurie de main d'oeuvre sera réelle, mais moins apocalyptique qu'annoncée. Bien sûr, nous les jeunes, nous serons en grande demande et nous pourrons probablement pouvoir nous remplir les poches. Mais déjà certaines entreprises plus prévoyantes ont des mécanismes pour se préparer. Aussi, même si nous sous-performons à ce niveau, l'informatisation et l'automatisation permet des économies importantes en ressources humaines. Ceux qui sont impliqués dans le domaine informatique savent qu'il y a encore un potentiel énorme à ce niveau. Et il y a finalement l'immigration et l'impartition à l'étranger qui peuvent combler certains manques.
Mais à mon avis, le plus intéressant phénomène à observer sera la modification de l'environnement de travail. Les générations X et Y chialent tellement en ce moment qu'il est impossible qu'elles ne profitent pas de l'occasion pour tout changer. Je plains les X qui devront gérer les Y! À moins qu'encore une fois les chialeux ne se révèlent incapables d'imaginer mieux ... ou de vraiment faire des changements...