Là où la haute société de négociants, ou d'avocats de renom - comme la victime d'un assassinat perpétré dix ans auparavant et laissé sans solution - fait prospérer l'activité économique et se préoccupe de bienfaisance.
Cette bourgeoisie, que l'auteur n'aime visiblement pas, est parfois protestante (pensons à Gaston Deferre), ou bien comme ici, lorsque l'ascension sociale passe par une conversion au catholicisme et un riche mariage avec une jeune fille risquant d'être déshonorée, vit entourée de domestiques auxquels elle ne jette pas un regard et où tout ce qui compte est de sauvegarder les apparences. Même les enfants y sont négligés, confiés à des gouvernantes ou à de vieilles tantes.
On se croirait dans un tableau de Gustave Caillebotte, messieurs en jaquette et chapeau haut-de-forme et gants beurre frais, dames à chapeaux et voilettes, le tout avec un fond d'accent très atténué.
L'intrigue ici, n'est pas aussi importante que l'étude de moeurs, car pour ma part, j'avais senti venir de loin le secret révélé en fin d'ouvrage, comme à l'accoutumée. De plus, la couverture du livre nous donne un indice important, avant même de l'avoir ouvert.
En cela, sans doute, le livre semble moins passionnant que d'autres Nouveaux Mystères de Marseille, mais il mérite qu'on s'y attache, car il est toujours aussi bien écrit et documenté.
Tout ça me donne une furieuse envie d'aller passer un week-end à Marseille, ville que je considère comme une des plus belles de France.
L'inconnu du Grand Hôtel, par Jean Contrucci, chez Jean-Claude Lattès, 360 p. 16,5€