La bourse de Paris s'arrache à la hausse avec l'emploi US

Publié le 03 avril 2011 par Apprendrelabourse.org

Le taux de chômage officiel (mesure U-3) aux USA est tombé à un plus bas de 2 ans en mars à 8,8 %. Cela confirme la légère inflexion du mois précédent qui avait permis de s'écarter une toute première fois depuis l'éclatement de la crise financière de la barre des 10 %.

Un certain nombre de difficultés lourdes subsistent, comme le taux de chômage élargi (mesure U-6) qui reste très élevé à près de 16 % et le nombre d'employés contraints au temps partiel pour cause de faibles charges de travail qui croît encore de près de 100 000 en 1 mois à 8,4 millions d'individus, mais les créations d'emplois marquent enfin un premier pas plutôt assez satisfaisant.

Tout d'abord, les chiffres dépassent les anticipations avec 216 000 emplois créés contre 194 000 en février, un chiffre lui-même quelque peu révisé à la hausse. Ce cap à plus de 200 000 est significatif à plus d'un titre.

C'est la première fois depuis la crise que la première économie mondiale parvient à créer autant d'emplois durant 2 mois consécutifs et ce de manière autonome, lisible et non pas seulement temporairement comme cela avait été le cas au printemps 2010 avec des chiffres gonflés à plus de 400 000 créations sur un mois suivi par des destructions durant 4 mois en raison de l'embauche d'intérimaires pour mener le recensement de la population.

D'autre part, ce chiffre correspond à une accélération par rapport à la moyenne des 3 derniers mois (en vert ci-dessous) et au double de la moyenne sur 12 mois (en bleu) avec une répartition assez homogène des créations par secteur surtout dans les services.

Enfin, un cap psychologique est franchi puisque cette moyenne trimestrielle (et non plus seulement des publications mensuelles éparses ) dépasse le nombre de créations d'emplois nécessaires pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. 100 à 120 000 créations d'emplois par mois sont en effet nécessaires pour stabiliser le taux de chômage.

Si l'éclaircie semble être là, elle met également maintenant en lumière le long chemin encore à parcourir pour pouvoir résorber les millions d'emplois détruits durant la crise, une phase de rattrapage qui nécessite désormais en réalité près de 300 000 créations d'emplois par mois.

L'emploi manufacturier a cependant un peu déçu comme l'indice d'activité du secteur (ISM Index) qui se tasse à 61,2, toutefois encore très robuste dans l'absolu.

Sa décélération ne devra pas surprendre ces prochains mois compte tenu d'une chute de 5,5 points à 63,3 des nouvelles commandes (toujours à haut niveau) et des commandes à l'export qui baissent encore plus rapidement de 6,5 points à 56.

On notera également que l'indice d'activité du secteur manufacturier sur le plan mondial ne s'est établi qu'à 55,8 après 57,4 en février, soit un plus bas de 3 mois avec une baisse de 4,4 points à 55,1 des nouvelles commandes.

La dernière séance de la semaine signe le retour à plus de sensibilité vis à vis des indicateurs macro-économiques, le retour des volumes dans la moyenne à près de 4 milliards échangés sur le CAC 40 et le retour de la hausse pour une journée qui réalise pratiquement la totalité des gains de  la semaine sans toutefois ouvrir de perspectives encore bien nettes en dehors d'un retracement qui atteint son dernier seuil ou ratio à 76,4 % et qui est susceptible de déterminer comme cela a été le cas pour ces 2 dernières semaines l'issue de la semaine qui s'annonce.