Losers nés est le troisième roman du hollandais Elvin Post paru en France. Je ne connaissais absolument pas cet auteur, et je dois dire que j'ai vraiment envie de découvrir ses deux précédents romans...
Romeo Easley est jeune, noir et pauvre. Entre une mère alcoolique, un frère qui travaille pour un dealer et une enfance dans un quartier pauvre de New-York, Romeo a du mal à se projeter dans l'avenir. Il fraye un temps avec Sean Withers, le caïd de la drogue pour lequel son frère travaille, avant de trouver un véritable emploi : il devient bouquiniste sur le trottoir de la 6e Avenue.Lorsqu'une belle jeune femme lui sourit un matin en lui achetant un magazine, le coeur de Romeo faiblit. Mais il n'a pas le temps de reprendre ses esprits que Sean Withers vient l'aborder. Les ennuis commencent. Il fait chaud à New-York, très chaud, et tout ne se déroule pas comme prévu...
C'est très simple : j'ai lu ce roman policier en une journée (merci les transports parisiens !) Elvin Post nous entraîne dès la première page dans son univers aux relents de films de Tarantino. Si le sujet est grave et peut sembler morose, Elvin Post le transforme en thriller à la fois comique et dramatique.On s'attache immédiatement au personnage de Romeo, au prénom singulier en regard de sa situation d'amoureux transi. Sa volonté d'échapper aux déterminismes sociaux n'a rien de dramatique mais représente une sorte de message d'espoir : la littérature contre la pauvreté et la drogue, quelle bonne idée !Les autres personnages sont très bien campés, et portent en eux leur situation parfois difficile : la mère désespérée par son fils unique toxicomane et dealer, le flic qui a fait une grosse bévue et ne parvient pas à oublier, le caïd de la drogue obsédé par sa virilité et accro à une boisson sensée la décupler, le petit dealer fauché et naïf mené par le bout du nez par sa copine, etc. Tous sont comiques malgré leur situation. Une très bonne lecture, un très bon roman policier dans lequel la mort est presque parodique et la vie ne tient qu'à un fil (comme dans Le livre sans nom). Une lecture que je recommande vivement !
Un grand merci à