Alors que la Sécurité Sociale semblait traverser une situation irrémédiablement comprise, il semblerait que les efforts engagés conjointement par l’Assurance Maladie et les mutuelles santé redonnent une lueur d’espoir. En effet au cours de l’année 2010, l’Assurance Maladie a enregistré une baisse des dépenses dans le secteur médical qui doit être mise en relief avec une augmentation légitime d’année en année. Néanmoins, ces résultats sont de nature à démontrer que le modèle Français de protection sociale n’est pas encore totalement condamné à disparaitre. Or, cette amélioration de la situation de l’Assurance Maladie doit être accueillie avec un enthousiasme modéré. Ainsi, il convient de s’interroger sur les conséquences de ce rétablissement inespéré. En effet, l’Assurance Maladie s’est énormément désengagé au cours des dernières années notamment à travers la Loi de Finances de la Sécurité Sociale pour 2011.
Par voie de conséquence, les mutuelles santé sont contraintes d’opérer un phénomène de compensation ce qui nécessite souvent une augmentation des cotisations payées par les adhérents. Dès lors, cette évolution positive en apparence masque les désagréments subis par les assurés pour lesquels le paiement d’une mutuelle santé devient presque inévitable. Néanmoins, il nous appartient de ne pas trop noircir le tableau de manière exagérée, car l’Assurance Maladie reste fondamentale à la survie de ce régime de protection sociale puisqu’elle conserve malgré tout une place principale. Malgré tout, ce basculement progressif de l’Assurance vers les mutuelles santé interroge les acteurs du secteur médical ainsi que les patients car l’aube d’un tournant important se fait jour. A ce propos et pour la première fois, les pouvoirs publics ont officiellement envisagé la question de la privatisation du régime de protection sociale en France, mais il est fort à parier que cette idée sera mise en côté jusqu’à la survenance des prochaines élections présidentielles qui se dérouleront au cours de l’année 2012.