Vous êtes mon Seigneur et mon Dieu ! Je vous aime,
Non pas pour les splendeurs de votre Paradis,
Mais parce que, naissant pour nous dans un taudis,
Vous avez commencé par nous aimer vous-même.
C’est parce que vos pieds, vos mains, votre front blême,
Ont saigné longuement sur un gibet, tandis
Que vos bras se dressaient, suppliants et raidis,
Comme pour désarmer la Justice suprême ;
C’est enfin parce que Vous, le Dieu tout-puissant,
Vous avez dit : « Mangez ma chair, buvez mon sang »
Et que vous nourrissez de vous la race humaine ;
C’est pour ce tendre amour, sublime et violent,
Que le mien, jusqu’à Vous, montant d’un grand élan,
Au pied de votre Croix à tout jamais m’enchaîne.
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