Comment se procurer un costume complet de Pikachu ou de Sailor Moon en taille adulte ? Cette question demeure existentielle pour de nombreux membres de la diaspora japonaise et autres aficionados de nipponeries diverses. Trois Tokyoïtes se sont mis en tête d’abreuver le monde de tout ce que le Japon compte d’objets insolites et originaux. Absolument TOUT.
Fondé il y a moins d’un an, le site Flutterscape marche. Il s’y vend aussi bien le dernier cri en matière d’objectif d’appareil photo, que le traditionnel kimono décoré de fleurs de cerisiers, en passant par la boîte à bentô laquée et jusqu’à… la paire de baguettes-sabre laser Star Wars.
Sur le modèle d’ « E-bay » aux Etats-Unis ou du « bon coin » en France, Flutterscape est une plateforme de social commerce. Ce sont les utilisateurs qui font affaire entre eux et le site se contente de récupérer une commission. Ni stockage, ni vendeurs. Cela fait évidemment l’affaire du trio fondateur, ravi de pouvoir s’exonérer de la location d’un hangar au regard des prix de l’immobilier exorbitants à Tokyo. C’est depuis un petit bureau dans le quartier de Shibuya qu’ils mettent en relation les internautes du Japon avec le reste du monde.
Poêle à crêpes Hello Kitty
Un des fondateurs Takehiro Kakiyama se félicitait récemment de la progression fulgurante de son bébé dans une interview au magazine E27 :
« Notre business model marche, nous vendons au moins un millier de produits par mois, sur lesquels nous engrangeons du bénéfice »
Les utilisateurs en quête d’une poêle qui fait des crêpes en forme de Hello Kitty – ou de son rival Rilakkuma – peuvent formuler une demande sur le site, dont l’interface est en anglais. Un autre utilisateur basé au Japon en prendra note et pourra proposer un prix à l’intéressé. Il sera en concurrence avec d’autres offrants. Ce système permet de maintenir les prix à un niveau acceptable et d’éviter les commissions extravagantes. D’autres utilisateurs peuvent mettre en ligne directement les produits qu’ils ont à vendre, neufs ou d’occasion. L’envoi se fait ensuite de particulier à particulier.
Les utilisateurs partagent une passion commune pour le Japon, créant ainsi un esprit de proximité. Pour Kakiyama, c’est ce qui fait la force du site :
« Nous mettons l’accent sur le côté social du site. Les gens souhaitent faire partager les produits qu’ils aiment. Ils prennent des photos des objets qu’ils aperçoivent dans les magasins et les mettent directement en ligne. Cela crée un enthousiasme »
Et l’enthousiasme semble également gagner les investisseurs. En août, deux entreprises japonaises cotées en bourse, Digital Garage et AucFan, ont investi respectivement 177 000 et 118 000 dollars, élevant le capital de Flutterscape à 300 000 dollars.
Grâce à une campagne de lancement en ligne rondement menée, Flutterscape su séduire les réseaux sociaux classiques pour créer et monétiser le sien. Sa page Facebook compte plus de 43 000 fans.