Dans le nouveau catalogue de séries de Canal+, Mafiosa est l’une des pionnières, avec Engrenages. Déjà titulaire de 3 saisons, la revisitation de la mafia à la française prend place sur l’île de beauté ; la Corse. Entre héritage familial et concurrence moderne, la nouvelle dépositaire des pleins pouvoirs mafieux doit s’imposer tout en continuant le business local.
Redoutable avocate, Sandra Paoli déchante le jour où son oncle François est abattu en pleine rue. Parrain reconnu de la mafia locale, il laisse alors une place vide qui revient de fait.. à la juriste. Une femme à la tête de la pieuvre, et une grosse crise de confiance dans l’organisation, en plus des partenaires ou des ennemis à gérer, l’apprentissage de la vie mafieuse ne se fait pas en un jour. Pourtant Sandra semble prédisposer naturellement à ce leadership… Sur les 8 épisodes de cette première saison, les obstacles se multiplient, liés ou non à l’organisation elle-même, aux influences extérieures ou à la politique locale. Mafiosa tisse sa toile, entre politiciens véreux, trafiquants, gardes du corps et la famille Paoli elle-même, receleuse de secrets et de difficultés, à commencer par les femmes. Femmes fortes ou mères, la série offre la part belle aux rôles féminins, évidemment mis en avant dès le départ. Hélène Fillières se démène face à ses hommes, sa mère malade, ou sa belle-soeur ingérable. Son frère, Thierry Neuvic, incarne la force et la continuité de la famille. A eux deux, ils incarnent le futur de leur organisation, gérant les affaires courantes, entre leurs mauvaises actions, et leur sauvegarde d’un patrimoine, d’un héritage.
Pour sa première année, Mafiosa se dilue lentement. On découvre comme Sandra le management d’un réseau de trafics en tous genres, au niveau international. Prenant le temps de poser le décor, la série nous présente un casting nombreux, des rôles réguliers ou des têtes d’affiches. Ce qui à l’époque était plutôt une révolution dans le domaine télévisuel français. Plantant les graines d’un futur, tout semble prévu pour une suite beaucoup plus dure et dramatique. Au final, un peu répétitive, la première année nous aura surtout permis de découvrir les personnages et le décor. Tentant de multiplier à côté les effets pour gonfler les choses, on ne comprendra pas trop ce que vient faire ici la DEA américaine, ou des flics véreux au possible. Même si cela a tendance à ranimer les choses.. On aurait aimé voir les situations se poser, les liens se tisser. Au final, pas grand chose de perdu : l’année se termine sur des futurs enjeux assez importants, et sur une remise à plat de l’ensemble. Qu’adviendra t-il de Sandra, une fois l’épreuve de force passée?