Tout simplement parce que Milan a enchainé deux résultats négatifs contre Bari et Palermo, en plus de l’élimination de la Champions League et la suspension d’Ibrahimovic. Cela a permis à l’Inter de récupérer des points importants, en plus de la qualification en quarts de finale de Champions League qui lui a donné des ailes. L’avis général est donc que l’Inter a un avantage psychologique mais il faut également souligner que Milan est devant et n’importe quel résultat ne serait pas dramatique contrairement à l’Inter qui accuserait un retard de 5 points à 7 matches du terme de la saison… De plus, la trêve internationale pourrait avoir radicalement changé la donne car Milan a pu récupérer de l’énergie et reprendre confiance alors que l’Inter a été stoppée net dans son élan.
Le grand débat tourne autour du caractère décisif ou non de ce derby. Allegri et Galliani ne cessent de minimiser (publiquement) l’importance du derby en ne le considérant pas comme décisif car les Rossoneri ont « deux résultats sur trois à disposition » ou encore parce que « ce match est plus déterminant pour eux que pour nous ». C’est la vérité ou un moyen d’éloigner la pression de l’équipe? Très certainement la deuxième réponse car quoi qu’on puisse penser, ce derby pourrait être décisif. Clarence Seedorf a eu le courage de le dire au nom de l’équipe (« Moi je dis qu’il est décisif, surtout du point de vue psychologique. Qui dit le contraire est un menteur. Nous, les joueurs, on sait qu’il est décisif« ). On imagine donc (et on espère!!!) que le discours d’Allegri doit être très différent dans le vestiaire car préparer ce derby crucial en pensant « qu’il est plus décisif pour eux que pour nous » et « qu’on a deux résultats sur trois à disposition » serait du suicide au niveau de la motivation et de l’approche de la rencontre. La phrase de circonstance serait plutôt : « On a un seul résultat possible : gagner ». Plusieurs scénarios sont envisageables : le match nul ne changerait pas grand chose mais ne ferait l’affaire d’aucune des deux équipes. Si l’Inter gagne, son moral sera encore plus fort et le +1 au classement serait une motivation incroyable qui pourrait la rendre infaillible mais l’équipe de Leo pourrait aussi penser que le championnat est gagné, relâcher la pression et perdre des points importants lors des prochaines rencontres. Du côté de Milan, la défaite serait très difficile à encaisser, perdre la tête contre l’Inter de Leo après avoir commandé la Serie A pendant des mois serait atroce et l’équipe pourrait s’écrouler. D’un autre côté, la pression s’inverserait, Milan n’aurait plus rien à perdre et jouerait probablement de manière plus libérée. En cas de victoire de Milan, l’Inter subirait un coup dur au moral et pourrait se concentrer sur la Champions League en abandonnant un peu le championnat mais après avoir jeté 5 points contre Bari et Palermo, même à +5 Milan ne serait pas à l’abri… Minimiser l’importance de ce derby serait une grave erreur mais il ne peut pas être considéré comme totalement décisif (contrairement aux derby magiques de Champions League) car peu importe le résulta final, tout peut encore changer. Actuellement, l’Inter est considérée comme favorite, un peu comme si une victoire signifierait le Scudetto assuré (à +1), alors que même en cas de victoire de Milan, le débat Scudetto serait toujours ouvert (à +5)… La mathématique n’est pas une opinion mais dans certains cas elle peut le devenir. Le caractère décisif de la rencontre reste donc discutable, chacun a son propre avis. Alors, décisif psychologiquement ou pas décisif car il restera encore 7 rencontres à disputer? Psychologie ou mathématique?
Pour Milan, le moment est arrivé de prouver mériter ce Scudetto après avoir perdu trop de points contre des équipes abordables. Milan doit entrer sur le terrain avec une attitude très différente. Le premier à transmettre ce message doit être l’entraineur. On en a marre du milieu de terrain sans technique (Seedorf devant la défense est la meilleure solution?) et pourquoi Emanuelson est-il systématiquement tenu à l’écart même après son excellente entrée contre Bari? Pourquoi insister sur un Flamini « dangereux » alors qu’Emanuelson peut assurer le rôle de milieu aussi bien en phase défensive (sur les montées de Maicon) qu’offensive avec toutes ses qualités (rapidité, gaucher, capacité de centre, de tirs, d’incursions en attaque balle aux pieds…)? Jusqu’à présent, Milan a résisté en tête du classement en profitant du niveau assez faible du championnat et avec le slogan « On n’a rien risqué » même après le match retour contre Tottenham! Nous on veut voir et entendre « On a tout essayé, on a tout risqué » avec tous les moyens, avec courage, avec le coeur et avec les c….! L’histoire, c’est Milan, ce derby doit être celui du Milan, celui d’Allegri, le derby du Scudetto. Ce match ne doit pas concerner l’Inter. Rien ne doit la concerner.
Le moment est très important, Milan semblait en difficulté avant la pause avec un seul point en deux rencontres, les tifosi ont vécu deux semaines avec la peur que leur plus grand cauchemar se réalise. Tout le monde est conscient que cela sera très difficile sans Ibra mais il y a la volonté de s’en sortir même sans lui pour continuer le chemin de la victoire. Pour mériter le Scudetto, Milan doit démontrer être une grande équipe, capable de gagner même sans son meilleur élément. Allegri est serein, il est critiqué sur sa recherche acharnée de l’équilibre, de la gestion du résultat, que son équipe n’arrive pas à inverser le déroulement d’une rencontre, d’être un entraineur très concret : seuls les points comptent et tant pis pour le beau jeu… critiques justifiées mais jusqu’à présent, les chiffres jouent en sa faveur :
- Par rapport aux matches aller (après 11 matches), Milan a obtenu 22 points contre 23 lors des matches aller, le rythme est donc respecté.
- Allegri a du varier son milieu de terrain plus de 15 fois en 30 matches.
- En 2011, Milan a du se passer de Pirlo et Boateng, fondamentaux dans la nouvelle tactique qui prévoyait Pirlo en « mezz’ala » gauche et Boateng en milieu offensif. Et depuis le 30 janvier, on n’a plus vu Ambrosini qui jouait parfaitement son rôle devant la défense.
- Le système défensif est exceptionnel : Milan a atteint la tête du classement grâce à sa solidité et en aura bien besoin car Leo prépare son 4-2-fantaisie pour viser la victoire.
L’attente fut très longue et les deux semaines qu’on a attendu pour arriver au grand rendez-vous n’ont apporté rien de bon aux tifosi. Trop de personnes considèrent l’Inter comme favorite pour le derby et pour le Scudetto, cela a l’effet de motiver l’équipe de Leo et d’apeurer celle d’Allegri. La peur est un ennemi dangereux, mieux vaut ne pas penser à la peur de perdre un Scudetto qui semblait déjà gagné et se concentrer sur ce superbe derby qui ne doit pas se transformer en un évènement anti-Leonardo. Ce match doit être un tremplin vers le Scudetto mais dans tous les cas, il restera encre 7 rencontres à disputer (avec tout l’effectif à disposition) et l’objectif de la saison n’est pas de gagner le derby… L’objectif ultime est ce Scudetto qui nous manque depuis trop longtemps. C’est trop important pour nous, les Rossoneri, de mettre un terme à la domination obscure de ces dernières années. Le derby Milan – Inter joué sous l’ombre de la Madonnina est un évènement spécial (même Mourinho est nostalgique!), l’atmosphère est électrique dans le centre de Milan et autour du stade magnifique de San Siro. Le derby en lui-même est fascinant mais l’importance de l’enjeu ne fait qu’amplifier la tension d’une ville entière. Cette rencontre peut être magique ou maudite parce que c’est merveilleux de la remporter comme c’est terrible de la perdre (encore plus vu l’enjeu et la trahison de Leo). Tout le monde se prépare à vivre ce grand évènement… le superderby sera-t-il décisif?
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