Que penser ainsi de la démarche d'ex-ministère de l'équipement qui a demandé à ses services, chaque année, depuis plus de 30 ans, d'améliorer leur productivité de 2%, sans compter la prise en compte de nouvelles missions. Cela signifie un accroissement de la productivité de 100% alors que de nouvelles missions devaient en plus être prises en compte.
Dans de telles conditions, en particulier celle décrite dans l'article du Monde, comment un agent du service public doit-il prendre les remarques des usagers qui, percevant le manque de qualité du service, s'attaquent à ceux auxquels ils sont confrontés : les agents soumis aux contraintes et non les décideurs.
Face à de telles conditions de travail, il faut s'attendre à observer, dans un proche avenir, des situations aussi dramatiques que celles de ces dernières années. Pour le moment, le Gouvernement réussit à donner le change, mais combien de temps cela va-t-il durer ? Car dans une entreprise, le niveau d'arrêt maladie observée dans les services publics auraient déjà déclenché des enquêtes de la part de l'inspection du travail, car signe généralement de conditions anormales de travail.
Sachant par ailleurs que, pour les agents publics, les prestations sociales sont assurées par l'Etat, le coût effectif des services ne comprend pas que le personnel présent, mais aussi une grande part du personnel en congés maladie. Dans de telles conditions, on peut réellement se poser la question de l'efficience (y compris économique) des démarches engagées.