Les pérégrins de Olga TOKARCZUK
L'histoire :
Olga Tokarczuk nous livre une série de textes courts qui ont en commun d'aborder la question du "nomadisme moderne" (j'aurais dû déjà me méfier me direz-vous avec un terme aussi pompeux...) Routards, mères de famille en rupture de ban, conducteur de ferry qui met enfin le cap sur le grand large : ses personnages sont aux prises avec leur liberté, mais aussi avec le temps.
Ce livre fut d'une part trop philosophique pour moi (les passages sur la psychologie du voyage m'ont profondément ennuyée...), d'autre part trop scientifique pour mon esprit littéraire borné (les allusions incessantes à l'anatomie humaine m'ont pour le coup définitivement fait fuir...)
Je ne me suis pas découragée et j'ai essayé de picorer ça et là quelques passages plus en adéquation avec mes goûts, parce qu'il faut reconnaître que les textes sont intelligents et admirablement bien écrits.
Par exemple :
La narratrice se laisse convaincre par un nouveau concept : elle découvre en effet sur son paquet de serviettes hygiéniques des phrases courtes imprimées, en lieu et place des petites fleurs habituelles : "Je suis donc retournée dans la même pharmacie, pour chercher d'autres produits de cette étrange société qui avait pris l'initiative de joindre l'utile à l'indispensable. Pourquoi imprimer des fleurs ou des fraises sur du papier ? Ca n'a aucun sens. Après tout, le papier a été inventé pour véhiculer des idées ! Le papier d'emballage est un pur gaspillage, cela devrait être interdit. Et quitte à emballer des articles, autant imprimer dessus des récits ou des poèmes, en veillant toujours à ce qu'il ya ait quelques rapport entre le contenu et le contenant." (p. 102)
"Se tenir à l'écart. On ne peut voir que des fragments du monde, il n'y a pas autre chose. Il y a juste des instants, des bribes, des configurations fugaces qui, à peine surgis dans l'existence, se désagrègent en mille morceaux. Et la vie ? Cela n'existe pas. (p. 174)
Mais les passages retenant mon attention se faisant de plus en plus rares, j'ai lâchement abandonné cette lecture, laissant la narratrice à ses pérégrinations physiques et philosophiques...
Les pérégrins, Olga TOKARCZUK, Editions Noir sur Blanc, 2010, 380 p., 24 euros