Comme son nom l'indique, « Famille d'explorateurs » confronte cinq familles de quatre membres venus tester dans le bush australien la force de leurs liens familiaux. Vous noterez de prime abord, que nous avons un concept clair et un but, une première règle à inclure d'urgence dans « la télé-réalité pour les Nuls », un manuel à l'usage d'Endemol.
Du côté du casting, là encore, la production sait très bien où elle va. Nous avons une famille catholique pratiquante avec des valeurs (on souligne le mot), qui s'en remet toute entière à son « skipper », le charismatique Bruno L'Appartien. L'émission compte également deux clans recomposées : deux mâles musclés belgo-italiens fusionnels avec leur petite maman qui ont du mal à faire une place à son nouveau compagnon, et une petite famille où les deux enfants peinent à trouver leur place avec leur beau-père . Les Fiasson cherchent, eux, à renouer avec leur histoire familiale. Les ascendants étaient en effet de « grands » explorateurs. Enfin, chez les Bouzid, la famille de Marseille, un doux euphémisme pour évoquer leurs origines algériennes, le clan trop fusionnel est totalement dysfonctionnel et ne supporte pas par exemple l'absence du fils chéri Ahmed.
On imagine bien dès le départ que toutes ces familles ne sont pas faites pour s'entendre et dès les premiers jours de vie en communauté sur le bivouac, les L'Appartien, charmants au demeurant, portent un regard sévère sur leurs voisins « marseillais ».
Mais le focus est très vite mis sur la famille la plus exotique, les catholiques pratiquants, qui relèguent la maman à la cuisine et qui s'en remettent entièrement à son charismatique patriarche, Bruno.
Les Bouzid qui se querellent violemment sont également mis en avant, comme la bravoure du pauvre Jimmy qui peine à s'affirmer chez lui.
Le reste n'est qu'anecdotique.
Les familles s'affrontent dans des épreuves pour gagner une aventure, les perdants envoient un de leurs membres en « exil » et tous les exilés jouent à nouveau dans un ultime jeu, qui désignera les deux familles sur la sellette. Le gagnant du jeu d'exil est en effet sauvé d'office, tandis que les deux autres participants sont en quelque sorte « nominés », charge au vainqueur de la première épreuve de désigner celui qui partira.
Hier, Bruno L'Appartien, le chef de fil des siens, et Ahmed Bouzid, le lien de sa famille, ont ainsi été menacés d'expulsion. Finalement, même si les Fiasson partageaient les valeurs des L'Appartien, ils ont sauvé Ahmed, et ainsi privé de leur tête la famille catholique.
La première émission était déjà passablement chiante et je vois mal comment l'intérêt va pouvoir croître. De plus, je ne peux pas m'empêcher de me demander ce que les explorateurs foutent entre deux épreuves. Comme ils sont nourris et hébergés, certes sommairement, ils n'ont pas grand chose à accomplir sur leurs campements.
Je ne vous refais pas le couplet sur les vraies valeurs du programme bien différentes de « Carré Viiip ». Là bas, on n'y va pas pour faire célèbre mais pour découvrir, s'aimer, agir en groupe...blablablabla...
Sauf que bientôt tout ce petit monde va se déchirer comme dans toute bonne télé-réalité et que l'aventure familiale va devenir une télé-réalité comme une autre avec stratégies et saloperies à la clé.