J’ai la rondelle entre les mains et j’ai beau l’examiner sous toutes ses coutures, je m’interroge, qu’elle est cette soucoupe pas violente ? Car ce qui surprend le plus désagréablement après une première écoute de ce nouvel album des New York Dolls, c’est sa mollesse et ça m’attriste.
Rapide retour sur une époque révolue. Fondé au début des années 70 à New York, le groupe était constitué de David Johansen (chant), Sylvain Sylvain (guitare, clavier), Johnny Thunders (guitare), Arthur « killer » Kane (basse) et Jerry Nolan (batterie). Leurs deux premiers albums New York Dolls (1973) et Too Much Too Soon (1974) sont des réussites absolues annonçant le punk-rock et leur look irrésistible, maquillage, platform boots, boa de plumes et pantalons de satin en font des attractions scéniques, je me souviens encore de leur passage hallucinant (sur scène et dans la salle) à l’Olympia en 1973 !
Le groupe se dissout en 1977 et chacun part de son côté, l’excellent guitariste Johnny Thunders avec ses Heartbreakers, David Johansen réalisera de très bons albums sous différents noms (Buster Poindexter style cabaret ou du blues avec les Harry Smiths), Sylvain Sylvain enregistre des disques lui aussi. La dope qui ne les lâchait jamais et inversement aura le dernier mot, seuls Johansen et Sylvain répondent à l’appel de nos jours.
Les deux survivants se retrouvent pour un come-back relativement réussi en 2006 avec One Day It Will Please Us to Remember Even This suivi en 2009 de Cause I Sez So pas mal du tout. Et aujourd’hui nous arrive ce Dancing Backward In High Heels qui me laisse sur le flanc. Il ne reste plus rien des Poupées de New York, l’exubérance, les guitares qui fusent, tout cela n’est plus que souvenirs, du coup on ne sait plus trop ce qu’on écoute. Certes je reconnais bien le timbre de voix de David Johansen, mais la musique ?
Du coup, ce n’est pas un disque des Dolls que j’écoute mais celui d’une formation dont D. Johansen est le chanteur. Vu sous cet angle, un titre comme Streetcake est assez entraînant avec des chœurs à la Plastic Bertrand (putain de référence, au secours !), I’m So Fabulous ressemble à ce que faisaient jadis les Dolls, de l’énergie, un sax et des guitares musclées. Un clin d’œil rockabilly avec Round & Round She Goes, alors que I Sold My Heart To The Junkman évoque les Ronettes. Mon titre préféré Baby Tell Me What I’m On, accompagnement minimaliste et lent rythme chaloupé. Le CD d’une trentaine de minutes, se termine avec une reprise de leur vieux tube Funky But Chic complètement inutile ici et un End Of The Summer sirupeux, beurk ! beurk !
Je me résume, une escroquerie caractérisée pour appellation mensongère, ce disque n’est pas un disque des New York Dolls, par contre un album qui s’écoute agréablement quand on en a élagué quelques morceaux nunuches. Donc un seul conseil, écouter avant d’acheter, à moins qu’il n’y ait une autre solution moins légale … dont je ne veux pas entendre parler, bien entendu.
Talk to Me Baby un des titres extrait de l’album :