Les âneries se multiplient dans les médias partisans du capitalisme, face aux révoltes en Afrique. Après le coup médiatique contre la Libye, qui “justifia” l’invasion par l’Est du pays par les islamistes de Benghazi, ces médias ont décidés arbitrairement de recentrer la censure et leur contrôle sur les événements au Burkina Faso et en Côte D’Ivoire. J’invoque principalement ici le silence imposé aux révoltes Burkinabès, alors que nos médias se concentraient à répéter en boucle le pseudo-massacre de ces femmes en Côte D’Ivoire.
Tous connaissent cette histoire où, le lendemain de la journée internationale des femmes, soit le 9 mars 2010, un nombre encore obscure de femmes auraient prétendument été tuées par balles, par des hommes pro-Gbagbo. On nous a matraqué cette information en boucle pendant quelques jours, sur le net, dans les journaux, à la radio, à la télévision... Pourtant! Des vidéos amateurs circulent également sur le net montrant ces mêmes femmes, dans la même manifestation et croulant sous les mêmes balles, se lever quelques secondes par la suite avec un air accompli avant de se faire dire de reprendre sa position. Plusieurs vidéos compromettantes peuvent être trouvées dans le recueil télé-visuel du blog ‘touspourgbagbo’.
Parallèlement à cette frénésie anti-Gbagbo (ou pro-Ouattara), le peuple du Burkina Faso se soulève, sous silence international, contre son président-dictateur. Il faut rappeler que Blaise Compaoré est un grand allié de l’occident et défenseur des intérêts français dans la région, et que les forces d’invasion de Ouattara en Côte d’Ivoire proviennent en majorité du Burkina Faso. Mais comment justifier le silence face aux émeutes des jeunes Burkinabès, réprimés dans la violence? Comment justifier le silence face aux dissidences militaires qui se multiplient au Burkina Faso et qui fait de plus en plus penser aux récents événements Tunisiens et Égyptiens? Seule une totale partisannerie de nos médias peut justifier une telle impartialité face aux événements en Côte d’Ivoire et à son voisin, le Burkina Faso.
La raison profonde de la contestation de la jeunesse Burkinabès est pourtant évidente : depuis 1987, année de l’assassinat brutal de Thomas Sankara, la population est exacerbée par l’insouciance du régime face aux conditions du peuple et révolté par la collusion et la corruption, ainsi que toutes les séries de brutalités que cela oblige. Il faut rappeler que Thomas Sankara avait offert à la jeunesse africaine l’espoir et la volonté de s’unir au-delà des frontières et de libérer tous les peuples d’Afrique de la domination capitaliste. La jeunesse africaine avait un rêve, un projet, il est aujourd’hui malmené par ceux qui s’opposent à son application, Blaise Compaoré et Alassane Ouattara en tête. Tant que nous gardons le silence face à la positions de nos gouvernements et des instances internationales, nous en sommes également complices.