Sans âme, Gail Carriger

Parmi les nombreux auteurs qui se sont essayés à la « bit-lit », Gail Carriger a le mérite de redonner un peu de sang neuf à cette veine qui commençait à s’épuiser. Choisissant le Londres victorien comme cadre de sa série « Le Protectorat de l’Ombrelle », elle livre avec Sans âme, le premier volume de celle-ci, un roman frais, très divertissant et plein d’humour. Alexia Tarabotti n’a rien de la parfaite demoiselle anglaise : son nez est trop imposant, sa peau est trop mate et, surtout, sa langue est bien trop pendue. De plus elle est née sans âme, ce qui, sans la rendre inhumaine, fait d’elle créature tout à fait à part. Lors d’un bal, elle tue accidentellement un vampire. Dès lors la jeune femme va se retrouver au cœur d’une intrigue des plus surnaturelles. Heureusement qu’elle aura pour l’aider le très flamboyant vampire lord Akeldama, ainsi que lord Maccon, un loup-garou bourru qui n’est pas insensible aux charmes de notre héroïne. Il y a chez Alexia Tarabotti un peu de Charlotte Ellison, l’intrépide détective en jupon créée par Anne Perry, mais elle pourrait tout aussi bien être une lointaine cousine de Sookie Stackhouse, la serveuse télépathe des livres de Charlaine Harris. Variation réussie sur le thème du vampire, Sans âme est portée par l’écriture de Gail Carriger, légère comme un nuage de lait dans une tasse de thé Earl Grey.