Magazine Cinéma
2012. Une date qui fait trembler. En parallèle du désastre apocalyptique qu’elle évoque, c’est aussi l’année des … présidentielles. A l’heure où les chiffres de l’extrême droite inquiètent la France, où la Gauche ne trouve toujours pas son messie, et où le président Sarkozy se retrouve impliqué dans les scandales Khadafi et autres débats sur le nucléaire, Xavier Durringer signe La Conquête- film qui retrace l’ascension de Sarko au pouvoir.
Interprété par Denis Podalydès, le Président reprend figure humaine : on peut le voir faire son jogging, se chamailler avec Cécilia ou piquer des crises en réunion. Ses déclarations chocs, ses rivalités avec De Villepin ou Chirac, ses déboires conjugaux tout y est- sans langue de bois apparente et dans une volonté de décortiquer l’homme, derrière l’image médiatique qu’on lui connaît. Un film que les producteurs jugent "dangereux, et risqué".
Quels effets sur les présidentielles ?
Il y en a deux. Si les anti et pro sarkozystes se félicitent tout deux qu’une telle œuvre trouve sa place dans les salles obscures, en belle preuve que le média français n’est pas encore totalement cadenassé, contrôlé, gangréné par la censure, les opinions sur ses effets- en pleine campagne, sont partagées.
Les premiers y voit une belle occasion de lever le voile sur les vices du Monsieur. Son ambition démesurée et ses accès colériques venant fissurer le masque médiatique : le public (et donc, les électeurs) pourraient bien y réfléchir à deux fois avant de déposer son nom dans les urnes. Les seconds, au contraire, y voient une manière détournée de lui insuffler, l’air de rien, une humanité dont il se trouve dépourvue ces derniers temps. Une façon, à un an des élections, de montrer qu’avant tout, Sarkozy est un être humain, comme vous, comme moi, comme le voisin.
Alors, La Conquête … audacieux film politique ou nouvelle stratégie politico-médiatique ? Avant d’y répondre, en mai prochain (et éventuellement à Cannes ?), la première bande annonce alléchante vient tout juste d’investir la toile. La voici.