Si pour l'instant cette boisson est réservée à une minorité de personnes, le désir de n'importe quel producteur ou négociant est de toucher le plus grand nombre. Offrir une bouteille de vin lors d'une visite chez des amis peut se révéler être un véritable massacre si votre hôte désire ouvrir celle-ci et ne dispose pas de cet indispensable outil. Tournevis, couteau ou toute autre idée plus ou moins saugrenue vont alors hacher le malheureux bouchon jusqu'à que quelques gouttes du précieux liquide ne s'en échappent en même temps que les résidus de liège.
Si la France a connu à son époque de grande consommation ces vins de table simplement encapsulés, le produit perd alors une bonne partie de sa noblesse naturelle. En ce qui concerne le bouchon plastique, c'est son altération avec le temps qui pose problème, l'air parvenant à entrer risquant de provoquer une oxydation néfaste.
Pour les vins en provenance du « Nouveau Monde », ceux-ci ont largement adopté les bouchons à vis qui semblent être un bon compromis entre capsule et liège, d'autant plus que cette filière n'a pas su se moderniser pour répondre à la demande actuelle. Comme précisé plus haut, il est impensable de voir un jour un vin haut de gamme ainsi bouché, mais cela pourrait convenir pour un produit plus courant. Si les vins rouges se prêtent mal à ces fermetures pour des raisons tant qualitatives qu'esthétiques, les blancs par contre peuvent très bien être bouchés de la sorte.
Un producteur de Bourgogne a d'ailleurs fait plusieurs essais dans ce sens et n'a relevé aucune oxydation précoce, ce qui pourrait donc devenir une solution d'avenir pour peu que la tradition s'efface. Il faudra sans doute du temps pour que ce style d'embouteillage devienne courant et correspondra sans doute au jour où une majorité de Chinois pourront desserrer la ceinture, ce qui pourra se fêter par un dévissage de bouteilles.