Yunus et le gouvernement bengali
Publié le 01 avril 2011 par 250673gc
Il y a presqu’un mois la Haute-Cour de Dacca, au Bengladesh, confirmait une décision à l’encontre
de Muhammad Yunus (photo), le père du micro-crédit : à savoir que ce dernier devait quitter la direction de la Grameen Bank pour raison de
limite d’âge (fixée à 60 ans). Or Yunus a aujourd’hui 70 printemps. En général, en tant que justiciables, il ne nous appartient pas de motiver, ni de contester une décision de justice. Nous avons
encore foi en cet aphorisme latin : Dura lex sed lex (la loi est dure mais c’est la loi). Sauf que le cas d’espèce (qui entraîne la rédaction de
ce billet) n’apporte pas une noblesse à cette phrase, il l’obscurcit, il l’appauvrit par ses bas desseins : ici, la justice n’a pas été dite par la justice mais par les stratagèmes
politiques. On a voulu s’appuyer sur un faux prétexte, sur l’âge de Yunus (que tout le monde connaissait avant) pour hâter son déclin. Car, en vérité, ce grand champion de la lutte contre la
pauvreté, par ailleurs Nobelisé, dérange le pouvoir en place ; il n’est guère apprécié par le premier-ministre, Sheik Hasina, dont le gouvernement avait déjà diligenté, en janvier, une
enquête sur un détournement de fonds des donateurs de la Grameen, suite à un documentaire réalisé par une télévision norvégienne. Dans cette affaire, elle avait reçu un démenti formel de la
Norvège.
Guillaume Camara