“On est en guerre, on est zone de guerre, on a des gens qui tirent sur les flics à l’arme lourde” E. Levy 19 juillet 2010 sur RTL
Quatre années difficiles, mais pas vaines. La France depuis 2007 émerge du purin égalitariste qui la sclérosait. Et cela ne se produit pas sans heurts, l’œuvre est cours d’achèvement. Mais malgré tout, l’hexagone s’est mis sur de bons rails. Caricaturalement la gauche archaïque s’est bornée à geindre sur le retour des valeurs, en ce sens continuant l’œuvre de déstructuration soixante-huitarde du grand roman national, mais sans jamais y apporter la moindre des visions pour le pays. Mis à part un mondialisme débridé égotique et gentillet. Ne sachant s’il fallait s’adonner au libre-échange internationaliste tout en restant focalisé sur les vieilles lunes néo-marxisantes. La France depuis mai 2002 s’est refait une jouvence, renouant avec la grandeur culturelle de ses valeurs, occidentales et chrétiennes. Dans un conservatisme qui place de nouveau l’hexagone sur le chemin de l’Histoire, la grande, celle des peuples.
Il aura tout de même fallu instaurer un climat pour que tout cela soit possible. Mettre en place une stratégie générale, venant du plus haut sommet de l’État. Une stratégie simple et efficace, dont il faudra rendre grâce, à sa juste mesure, au conseiller présidentiel en clivage national, P. Buisson. Car la France a trouvé dans ce fin lettré, historien de la collaboration horizontale des femmes françaises sous Pétain (dont l’adaptation de l’oeuvre à la télévision est en préparation), un penseur à rebrousse-poil, qui a sorti le pays de sa torpeur bien-pensante. On a pu voir à quel point la France avait soif de débat sur l’identité nationale ainsi que sur la laïcité. Un débat trop longtemps mis sous l’éteignoir d’une caste de gardiens en maintien social. Cette gauche morale, stérile et pontifiante qui ne possède comme seule valeur la destruction des valeurs.
La période aura aussi été l’occasion de porter au pinacle des politiciens courageux, nourris du débat intellectuel suscité par les intellectuels (sus cités) de la nouvelle droite. J. F. Copé qui ne cache pas ses intentions de briguer la plus haute fonction de la République n’a pas hésité lors d’une émission de T. Ardisson à se confronter très hardiment à une adolescente voilée prénommée Dalila. Très didactiquement J. F. Copé exposera les deux problèmes majeurs que pose cet accoutrement religieux, que le visage participe au vivre ensemble dans une société démocratique. Valeurs auxquelles sont très attachés les membres de l’UMP. D’autre part que le visage découvert est nécessaire à la sécurité. Absolue nécessité compte tenu de la période troublée et des risques d’attentats extrémistes. Ébranlée par la conviction de rhéteur UMPiste, la jeune voilée fondra en larmes dans les coulisses. Une victoire, enfin, pour la démocratie.
Mais il reste beaucoup à faire. Sur internet par exemple, bien que les réseaux de la droite nationale soient très actifs, quelques petits donneurs de leçons continuent à servir une soupe tiédasse dans la sphère mainstream. Quelques roitelets désoeuvrés comme Sarkofrance qui scrutent chaque geste du président de la République. Ou autre G. Birenbaum chroniqueur à chemises Lacoste qui assomme chaque jour les lecteurs de sa pensée médiocre. Voir aussi la nuée de blogs post-trotskystes ou islamo-gauchistes qui enkystent le débat sur Internet, tels les sites de SebMusset, Intox2007, Brave patrie ou d’autres piliers de bar gauchistes. Mais cette citadelle bêtifiante n’est pas inexpugnable, d’ailleurs un lent travail de sape a déjà commencé. Sur le plan politique, les idées de droite sont fièrement portées par les représentants de la I-riposte qui quotidiennement remettent de l’ordre dans le salmigondis des critiques gauchistes. Médiatiquement avec l’avènement du site Atlantico, authentiquement libéral et conservateur, la libre parole dispose (enfin) grâce à ses fines plumes d’un espace ouvert qui permet l’émergence du débat de société sur d’autres bases que celle qu’une petite confrérie issue du cercle de la raison.
Pour que la France entre dans un autre âge, celui de la modernité, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Occuper l’espace de la pensée, des médias pour atteindre les objectifs supérieurs pour le pays. 2012 doit être une confirmation du virage pris par le pays en 2007. Puis en ligne de mire 2017, avec très probablement J. F. Copé comme président. Qui résonnerait comme la victoire définitive de la pensée sur la paresse, de la volonté sur la mollesse.
Vogelsong – 1er Avril 2011 – Paris