Hank Moody, écrivain en mal d’inspiration, mais auteur magnétique vivant entre les femmes et les substances diverses, se réconfortait entre sa famille aimante (selon les moments), et un vieux air de 70′ en retard avec son meilleur ami et agent. Un ermite moderne errant du côté de Los Angeles, et ayant abreuvé trois saisons de ses plaisirs divers. On appréciait, et lui aussi. Rassurez vous, cette saison ne va pas changer grand chose, si ce n’est que cette fois, Hank doit répondre de ses crimes.
La saison 4, suite parfaite de la 3 (in extenso), refait la boucle jusqu’aux origines de la série. Hank est rattrapé par son erreur, celle d’avoir couché avec une adolescente. Et oui, certains le savaient, désormais c’est à la justice de régler ça. Fini de rire, ou presque. Hank doit murir pour digérer tout ça, ou plutôt… gérer ça en continuant ses espiègleries. Heureusement, dans le même temps, son livre à succès (écrit sur la même affaire) est acheté pour être adapté au cinéma. La machine artistique se remet en route… si Hank arrivait à écrire. Toujours la même idée derrière Californication ; qu’est ce qui fait courir Hank Moody? Il continue à chasser le fantôme de la famille parfaite, tout en se conduisant comme un enfant, et poursuivre ses « recherches ». Fêtes, femmes, alcools.. Faisant tomber tous les obstacles devant lui par son charme tout américain, Hank n’arrive pas à résoudre ses vrais problèmes ; reconquérir femme et enfant. Du côté de la justice, il s’en sortira pas trop mal, écopant d’une grosse amende, de sursis et de travaux d’intérêt généraux? Alors qu’il commence à lâcher prise sur son ex-femme et sa fille, est ce le moment d’une réelle remise en cause?
Le final de la saison est très ouvert, et on se demande si Hank changera réellement. Après tout, ça n’est pas pour le voir sérieux et appliqué qu’on suit ses aventures. Mais Moody conserve une grande vague à l’âme, et un puit sans fin de sentiments qui dégage un charme inoptique. Californication a beau conservé de nombreux moments complètement surréaliste (comme des orgies se terminant tragiquement..), des personnages à la masse, ou de nombreuses scènes non conseillés aux plus jeunes, la série recèle une vraie sensibilité. Et c’est bien de regarder le personnage principal se débattre entre une réalité qu’il fuit (il passe la saison dans une chambre d’hôtel entre les différentes femmes de l’année.. aka son avocat, les actrices du film, voir leurs mères..), et son petit monde où tout va bien. Sauf les matins difficiles..
En deça des autres saisons, la 4e année de Californication se suit pourtant sans déplaisir. On sent que Moody est à la limite de basculer vers autre chose, et le show peut facilement passer de la comédie au drame en un clin d’oeil. On reste à la pointe de ce basculement sans trop savoir où aller. Pour la suite, on devine que Moody acquiert de plus en plus de maturité, et l’ensemble du casting, à l’instar de son vieil ami Charlie Runkle, rentre dans la vraie vie. La suite, ce sera enfant et famille. Au final, la série ne parle que de ça.