Paul Frappier dans le film de Michel Jetté
Une histoire de gang de rue
Lundi dernier, les médias ont été invité à la première du film Bumrush de Michel Jetté qui est maintenant en salle à compter daujourd’hui.
Raymond Viger Dossiers Cinéma, Culture, Gang de rue, Rap
J’ai fait un cas d’exception pour le film Bumrush de Michel Jetté. Un des principaux acteurs, le rapper Bad News Brown fait parti de la culture Hip hop dans laquelle je baigne depuis près de 20 ans. Bad News Brown a été assassiné en février dernier. Un autre acteur que je connais très bien fait parti de la distribution, le rapper Général qui a fait la couverture de notre magazine Reflet de Société en février dernier.
Bad News Brown y tient le rôle d’un membre de gang de rue, ce qui touche un des thèmes social qui nous tient à coeur. Bad News Brown a aussi participé à l’élaboration du casting du film et plusieurs chansons de son album, Born 2 Sin, se retrouvent dans la trame sonore de Bumrush.
Critique du film Bumrush de Michel Jetté
Un film sur les gangs de rue. L’équipe qui a fait la recherche pour Bumrush a bien travaillé pour nous présenter la réalité des gangs de rue. Le sujet est d’actualité, pertinent et mérite d’être présenté. Des détails intéressants n’avaient pas été oublié, comme par exemple la difficulté de se trouver un travail quand on a payé sa dette à la société.
Mis à part quelques figurants qui avaient tendances à regarder la caméra, le jeu des acteurs étaient crédibles et ont très bien joué leurs personnages.
Mission Impossible?
La présentation du groupe de personnages qui seront les défenseurs du bar de danseuses nues ressemblaient étrangement au choix des équipes d’espions dans Mission Impossible. Avec quelques vues aériennes de Montréal, j’avais l’impression qu’on essayait de copier les films américains.
Ne vous en faites pas, la clarté des images nous ramène à la réalité d’un film québécois.
Trop de filles nues
Dès le début du film, on se retrouve dans un bar de danseuses nues. Plein de filles nues pour retenir l’attention des adolescents. Ensuite plus rien. Dans le même bar de danseuses nues, pour la suite du film, elles se retrouvent toutes habillés. Légèrement vêtues, mais tout de même vêtues. Ce qui m’oblige à dire qu’il y avait une exagération de la nudité au début du film. Si c’était important pour vraiment comprendre le lieu où l’on se trouve, pourquoi les avoir habillées pour la suite du film?
Un film québécois en français, anglais, créole, italien…
Environ 35% du film est sous-titré en français. Parce que dans ce film québécois, version francophone, on parle toutes les langues, sauf le français! Ma conjointe Danielle aurait bien aimé pouvoir regarder le film. Mais elle vient du Saguenay et elle ne parle pas anglais. À lire des sous-titres, on perd le fil de l’histoire, l’émotion que les acteurs s’évertuent à nous faire vivre.
Comment peut-on espérer qu’un tel film intéresse les régions? La problématique de mélanger le français et l’anglais à ce point est une caractéristique de Montréal. Pourtant avec l’arrivée de plus en plus grande des gangs de rue en région, fort à parier qu’un film québécois en français aurait pu trouver sa place. Ce mélange de français et d’anglais a déjà été décrié par plusieurs.
Un film raciste?
C’est une fiction, c’est un film. Mais il est tellement collé sur la réalité des gangs de rue, qu’on peut en perdre son latin. Parce que le film met en vedette des gangs de rue haitienne et jamaicaine, cela risque d’alimenter ce préjugé que ce sont les Noirs qui sont les problèmes quand on parle de gang de rue.
Fiction ou vision?
Un film d’action est un instant de distraction. Bumrush nous laisse un questionnement sociale. Avec la réalité des gangs de rue présentée par le film de Michel Jetté on peut se demander s’il nous reste autre chose à faire que de s’armer et de monter des milices parallèles pour veiller à la sécurité de nos proches. Je suis obligé de me demander si Bumrush ne risque pas d’augmenter la violence dans nos rues.
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