Magazine Culture
Voilà un livre que j'ai vu encenser mais que je n'avais aucune envie de lire. J'ai l'esprit de contradiction, je sais. Et puis vint un week end de livres dévorés si vite que le dimanche s'annonçait morose. J'ai donc dû piocher dans la bibliothèque familiale pour trouver de quoi me combler.Les premiers chapitres ne m'ont pas emballée, je traînais un peu la patte. Et puis quand Miss Skeeter est entrée en jeu, je n'ai plus pu lâcher ce livre. Je me suis attachée à Aibileen, j'ai découvert l'histoire de Minnie. J'ai surtout rencontré une société qui ne pense pas comme nous. C'est incroyable de découvrir qu'en 1962, les lois entre noirs et blancs étaient si différentes. Cette ségrégation des populations est juste dingue ! Alors oui, Martin Luther King, c'est bien ces dates-là... mais dans mon esprit, c'était bien avant. Placés dans ce contexte, les comportements m'ont effarée. Mais le coeur du livre, ce sont les relations qui se tissent, d'amour, de méfiance, de crainte, de haine... et d'amitié entre des habitants d'une même ville, dont les uns se voient à peine reconnaître une humanité et dont les autres attendent d'être servis. Le défi que lance Miss Skeeter, jeune blanche fraîchement diplômée aspirant au journalisme, c'est l'écriture d'un livre sur 'les bonnes'. Les relations entre ces femmes noires et les blanches qui les emploient. Aibileen est son premier soutien. Parviendra-t-elle à fédérer ses amies dans l'élaboration de ce livre d'entretiens ? Comment un tel livre peut-il coûter la vie aux témoins qui ont déposé ? Toutes ces questions hantent en permanence l'esprit du lecteur. Au final : un merveilleux roman d'amitié, un magnifique moment de lecture porté par un style fluide. Bref, le genre de livre qui se dévore, qui fait oublier le temps... et qui vous laisse pantelante, effarée, heureuse, mais fatiguée à 2h du mat' !