Magazine Bourse

Jérôme Kerviel est-il un cas unique dans le monde de la finance ?

Publié le 01 février 2008 par Alain Ayache
La gigantesque escroquerie subie par la Société Générale démontre que plus un système de protection est sophistiqué plus il est vulnérable.
Le risque "zéro" n’existe dans aucun domaine.
Mais pour un Jérôme Kerviel démasqué, combien de clones, tout aussi dangereux, agissent de même dans les salles des marchés des plus grandes banques ?
Nous vivons dans un monde, dans une société, où il faut être bien naïf pour croire que nous sommes en sécurité.
L’émergence d’Internet a donné lieu à des milliers d’escroqueries dont certaines nous sont encore inconnues. Dans le lot, certaines se révèleront aussi colossales qu'effrayantes !
Lequel d’entre nous peut être certain que sa facture de téléphone est conforme à la réalité ?
Qui d’entre nous est véritablement capable, au centime près, de calculer les frais bancaires qu’on lui prélève chaque mois ? Et ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières !
Aucune institution, aucun service secret, aucun gouvernement, n’est à l’abri des nouveaux génies de l’informatique qui gravitent dans le monde.
Ce sont les plus grands hold-up de l’Histoire qui laissent les services de police démunis devant autant d’imagination et de sophistication dans un monde virtuel qui nous est imposé.
Si on peut impunément faire disparaître 4,9 milliards d’euros d’un établissement financier aussi réputé que la Société Générale, on peut, sans avoir mauvais esprit, imaginer combien peut disparaître dans des milliers de petits comptes, combien de poignées de centimes qui iront dans d'autres poches
Le doute est désormais dans toutes les têtes.
Personne ne nous fera avaler qu’il n’y avait à la Société Générale, qu’un seul homme à connaître la combinaison pour jongler aussi impunément avec des sommes aussi vertigineuses.
Il est à peine croyable que les dirigeants ne se soient pas fait hara-kiri comme au Japon ! Ils se sont contentés pour apaiser les mécontents d’abandonner leur bonus de fin d’année et six mois de salaire !
C’est vraiment, pardonnez l’expression, mais c'est la seule qui me vienne spontanément, prendre les clients de la banque pour des cons.
On se demande ce que fait le Conseil d’Administration, ce qu’il attend pour virer des dirigeants aussi incapables, et ce qu’attendent également les pouvoirs publics pour mettre de l’ordre, fut-ce dans une entreprise privée, mais représentative de la fine fleur de la finance française ?

Retour à La Une de Logo Paperblog