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Déjà s'éloigne la lune et son sourire
sur des épaules d'aurore
s'en va à pas feutrés
glissant hors des songes douillets
dans le moelleux d'une brume légère
*
Ciel bleu entre deux nuées
Brutale colère en averses froides s’écoulent
Le printemps se mérite
.
Acceptée la fragilité de nos soupçons
Toujours se pose la question
De qui vient le bruit
La fureur qui m’anime
Est-ce moi ou toi qui parle
Dans les maux que j’exprime
*
Au bénéfice du doute
Tourner la page des rancœurs
Ne rien refouler du conflit qui s’en vient
A pas feutrés dans le silence de l’âme inquiète
.
Ne rien déposer sur les épaules de l’autre
Qu’il ne puisseporter en plus de son propre bagage
.
Me posant la question de l’origine
Je l’allège
D’un rire j’envoie aux enfers les pauvres litanies
Non loin du reproche
Qui se tissent dans mon jugement
.
Or je ne suis pas juge mais poète
Que ta langue fourche
Me prêtant mille maux insensés
Je sais n’avoir jamais eu pour langue une fourche
Sans savoir qui je suis et quel destin on me prête
Je fais la part du pensé et de l’impensé
*
Parfois un poing serré en dit si long sur le mal-être
La la-vie s’invite dans un sourire crispé
Qui ne se sent point exister
Voit dans le regard de l’autre
La négation même de toute existence
.
Parfois
Hélas
Ce n’est pas de chaleur qu’ont besoin les âmes refroidies
Un chien a si vite fait de mordre la main de son maître
Qu’une simple distance évite l’accident
.
L’important n’est ni d’être maître
Ni complice ni ennemi
Mais de vivre chaque instant dans l’intensité méritée
Quitte à se lamenter sur la folle fuite des heures
*
Quand de guerre lasse on sait ne pouvoir qu’entendre
Sans jamais être à son tour entendu
Restent l’œuvre qui se trame dans la construction d’une vie
Pour que d’autres
A titre posthume
En décrypte les subtiles effluves
.
Manosque, 4 mars 2011
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