Je travaille depuis 10 ans maintenant. Il y a eu la période travail "avant les enfants", où j'avais des horaires plutôt cools, 9h30-18h, j'avais le temps de dormir le matin et de profiter de ma soirée. Je pouvais abattre dix heures de travail d'affilée, je déployais un maximum d'énergie dans la journée.
Et puis, il y a eu la période travail "avec les enfants". Il faut avouer une chose, quand même : le jour où tu décides d'avoir des enfants, tu fais une croix définitive sur ta liberté. Même si tu prends le temps de penser à toi, de te ménager, de te reposer, ta vie est désormais conditionnée par celle de tes mômes. C'est un fait.
A fortiori, ta relation au travail est différente : quand ton petit bébé d'amour a été malade toute la nuit, ne te laissant ainsi pas le loisir de reposer ton cerveau et/ou tes mains qui ont carburé toute la journée au taff, mais que tu dois quand même te lever le lendemain pour aller travailler, comment dire, tu manques un peu de fraicheur et le travail te semble alors nettement plus fastidieux (ceci est un exemple parmi d'autres).
Depuis que j'ai repris le travail, après la naissance de Lolotte, je trouve qu'il y a un truc qui cloche. Je suis très souvent fatiguée. Lorsque je rentre du boulot le soir et que je dois enchainer sur ma 2ème journée de maman, je suis lessivée d'avance. L'horaire 18h-21h, je le maudis : je n'ai qu'une envie, dormir.
Au début, je pensais, à juste titre d'ailleurs, que c'était lié au fait d'avoir des enfants, ça rajoute quand même un certain nombre d'heures de "travail" en plus dans la journée.
Oui, mais, il n'y a pas que cela! J'ai eu l'occasion d'expérimenter une journée où j'ai suivi mon rythme biologique et le résultat est bluffant. J'ai enfin compris quelles étaient les moments de la journée où je pouvais être productive professionnellement, et les moments où j'avais besoin de repos. En respectant mon horloge biologique, je me suis sentie de bien meilleure humeur et beaucoup plus disponible pour les enfants.
Je ne suis pas une scientifique, mais cela m'a semblé tout à coup tellement évident! Et je trouve bien dommage que cela ne puisse pas s'appliquer au monde du travail. Car je doute que mon employeur apprécie ma sieste de 14h à 16h et mon travail nocturne! Eh oui, je suis personnellement du matin et du soir. Levée dès 6 heures, je suis capable d'abattre beaucoup de tâches jusqu'à 13h, mais ensuite, il faut me ficher la paix. Je suis à nouveau disponible à partir de 16 heures et ce jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Je suis quasiment persuadée que si chaque être humain avait le droit de prendre en compte son rythme biologique dans le cadre de son travail, les répercussions ne pourraient qu'être positives et le rendement meilleur. Travailler dans un cadre serein et apaisé parce qu'on nous autorise à écouter notre corps, ce serait génial, non? Évidemment, il faudrait un cadre minimum, pour éviter les abus. Mais moi, je rêve d'un travail que je pourrais moduler en fonction de ma "vitalité".
C'est complètement utopiste, bien sûr, mais je suis sûre qu'on réduirait assez rapidement le trou de la Sécu!