Nous l’évoquions il y a plusieurs mois , la candidature Chassaigne ne nous semblait pas traduire une réelle volonté de la part du PCF de rivaliser avec la popularité médiatique de M. Mélenchon. Nous voyions alors la mise en avant du député auvergnat comme un moyen de calmer les opposants au président du Parti de gauche au sein du Parti communiste. Il s’agissait alors de montrer que le PCF était capable ne pas s’effacer face à son imposant allié.
Selon leMonde.fr, le Conseil National tirerait un trait sur cette candidature. Certes, le nom de Jean Luc Mélenchon ne figure pas sur l’adresse aux communistes débattue au colonel Fabien. Mais en revanche, l’absence d’André Chassaigne et l’appel insistant à “une candidature porteuse de rassemblement” laissent effectivement penser que la direction communiste s’apprêterait à faire accepter l’investiture du sénateur européen.
Cependant, les statuts du PCF nécessitent le lancement d’un appel à d’éventuels candidats au sein du parti. Aucun doute qu’une partie du PCF va tenter de constituer une candidature en interne pour voler la vedette à M. Mélenchon, affirmer surtout l’importance d’une apparition propre au PCF à l’occasion des présidentielles. Ceux-ci pourraient donner du grain à moudre à la direction communiste, mais peu probable qu’une personnalité notable se rallie à cette idée, comme le député Jacky Hénin put le faire à l’occasion du dernier congrès. Cette fois, celui ci prendrait le risque d’affronter le président du PG et sa propre direction simultanément.
Il est donc probable que cette “adresse aux communistes” prennent clairement la forme d’un plebicite en faveur de Jean Luc Mélenchon. Depuis septembre, l’accord permettant au PCF de s’emparer des legislatives au profit de la candidature Mélenchon, devient de plus en plus certain. Le Parti de gauche prendrait le risque de perdre des élus, et parie donc sur un score inattendu de son champion en 2012.
Il est clair que JL. Mélenchon pourrait s’avérer être un excellent candidat pour le Front de Gauche, à la fois audible et dynamique. Mais si son attitude anti-médias est apprécié au sein des communistes, il devra toutefois veiller à ne pas devenir le Georges Marchais approximatif et colérique que certains aimeraient faire de lui…