Ce devait être pour ses militants l’occasion de célébrer le deuxième anniversaire du NPA. Il régnait pourtant un certain malaise à Montreuil. Seuls 3 550 adhérents ont participé aux consultations en amont de ce congrès, contre 4 500 lors de la préparation des élections régionales. «Au Pays Basque, la baisse a été moins sensible que nationalement», assure pourtant Pedro Carrasquedo, militant à Mauléon, expliquant être monté à Paris afin de «diagnostiquer la crise économique».
«Nous subissons en Pays Basque l’application d’une politique nationale», précise-t-il. «Le département, confronté à un chômage en hausse de 4,3 % en un an, fait également face à une désertification progressive». En cause, le coût du logement et la multiplication des résidences secondaires, «un cancer» pour ce militant trotskiste, élu au nouveau conseil politique national. Il souhaite mettre en avant l’investissement du NPA dans les luttes menées en Pays Basque, pour la défense de l’hôpital d’Oloron-Sainte-Marie, ou contre «l’étouffement de la démocratie». Auteur d’une motion de soutien à Aurore Martin votée dimanche par le congrès, il revendique l’abrogation du mandat d’arrêt européen.
Le rapport aux autres organisations a constitué un débat central au sein du congrès. Mais, pour la délégation basque, «pas d’unité sans contenu». «Nous avons des divergences insurmontables», explique Pedro, «tant avec le Front de gauche qu’avec la gauche abertzale». Par ailleurs, hors de question pour le NPA de se joindre à EH Bai dans le canton de Tardets sans que les candidatures soient décidées collectivement, notamment celle d’Aurore Martin. «Le NPA reste le seul parti anticapitaliste», annonce Ada Degert, adhérente à Anglet.
Le congrès s’est finalement inscrit dans la continuité de ces deux dernières années. Le NPA reste tiraillé entre «identitaires» et partisans de l’unité. Le débat sensible sur l’islam continue d’être reporté à une prochaine conférence nationale. Olivier Besancenot, reconduit dans ses fonctions, semble faire une croix sur l’offre d’unité lancée par Jean-Luc Mélenchon. Un statu quo qui profite aux partisans d’un NPA indépendant qui, comme Pedro, affirment que leur parti «doit être présent plus que jamais, dans les élections comme dans les luttes, sous sa propre bannière».
Julien Cholin