Malgré la forte abstention - près de 53% -, malgré, aussi, la percée du front national au premier tour, les élections cantonales du printemps 2011 était le dernier rendez-vous des électeurs avec les urnes avant la présidentielle. L’occasion d’observer les rapports de force.
La formation majoritaire risque d’en payer les conséquences en septembre, lors des élections sénatoriales . “Plusieurs départements concernés par le renouvellement sénatorial sont passés à gauche, comme les Pyrénées-Atlantiques ou le Jura. Tous les ingrédients sont réunis pour permettre une victoire de la gauche au Sénat”, a déclaré à l’AFP Jean-Pierre Bel, le chef de groupe des sénateurs socialistes.
Jean-Luc Mélenchon chiffrait le nombre d’élus Front de Gauche “peut être à 130″, tandis que Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, a estimé que sa formation avait “pris une part décisive dans la victoire de la gauche”. Le résultat final s’achemine sans doute vers 118 (le PCF en avait 104 depuis le dernier scrutin). Europe Ecologie devrait en remporter plus d’une cinquantaine, selon Cécile Duflot. Le Front de Gauche conserve ses départements du Val-de-Marne et de l’Allier, et manque de peu de récupérer la gestion de la Seine-Saint-Denis, tandis que la formation écologiste ne devrait pas briguer de présidence.
Avec dix candidats communistes sortants, le Val-de-Marne cristallisait - avec la Seine-Saint-Denis - un duel entre Europe-Ecologie-Les Verts, qui avait décidé de se maintenir, et les sortants du Front de gauche, soutenus par le NPA. Le Parti communiste l’emporte en gagnant même un élu supplémentaire aux dépens du PS dans le canton de Villeneuve-Saint-Georges. Pour Christian Favier, le président PCF sortant, réélu, l’alliance PS-EELV dans ce département était une “stratégie perdants-perdants”. Un cas qui n’était pas isolé, puisque près de 30 cantons étaient l’occasion de duels entre EELV et le Front de gauche .
Jean-Vincent Placé (Les Verts), s’interrogeait sur France Info “de l’apport des communistes à la gauche”, alors que Pierre Laurent présentait le Front de Gauche comme “la deuxième force à gauche” désormais . Si tel est le cas, l’objectif de son alliance avec Jean-Luc Mélenchon, qui devrait la représenter en 2012, est rempli. Il est cependant nécessaire de s’interroger sur le sens de ce duel : conquérir l’espace politique pour soi ? Ou simplement devenir le partenaire privilégié du PS, pour un hypothétique futur gouvernement ?