Magazine
Ça manque sûrement de recul, mais c’est la journée la plus triste des deux dernières années en Haïti. Je travaille avec plusieurs haïtiens avec lesquels on pousse des idées, des nouvelles façons de faire, … Il y a de ces partenaires plus ‘pousseux’ que d’autres. Plus droits, davantage construits dans un bloc éthique mieux défini, dans un arbre où les valeurs sont moins influencées par les vents, même les grands. J’aime ces fous. Comme si les côtoyer me rendait meilleur. On appelle ça la vie par procuration. Je serai moi aussi de ces fous quand j’accepterai toutes leurs conditions. J’éprouve beaucoup de respect pour ces fous. Dans les dernières semaines, un de ces fous a poussé une idée un peu trop loin au goût de certains. ‘Toute vérité n’est pas bonne à dire ‘ me dira un de ces certains. Conclusion, mon pousseu préféré n'est plus mon partenaire. Les certains qui ont le pouvoir de prendre ce genre de décision n’aiment pas son culot. Pour expliquer l'affront, un collègue me parlait de la résistance au changement. 'Rien à voir !!' La résistance au changement n’existe pas, on nous invente cette explication nous forcer à garder la tête dans le sable. Pendant qu’on se préoccupe ‘du’ pseudo changement qui forcerait la résistance, on ne s’inquiète pas de ‘la’ résistance. Les certains ne résistent pas au changement, ils résistent à une perte. Perte de pouvoir, de cash, de prestige, name it. Intéressez vous à leur perte, vous verrez que ce n'est pas le changement qui leur fait peur. Tout ça pour dire que de mettre de l’ordre dans le désordre, ça génère des pertes pour les certains. Et à ceux qui continuent de croire qu’il y a désordre, vous vous trompez. Tout est très bien ordonné. En fonction d’une régulation qui n’apporte rien à la population haïtienne, mais régulé quand même. Il ne faut pas aider Haïti à mieux s’organiser, il faut l’appuyer à se désorganiser. À mettre du désordre dans l'ordre.