Split bienvenu entre deux groupes dotés d’un talent certain mais encore un poil trop méconnus, Le Pêcheur , groupe de Lyon, et J.C. Satàn, originaire de Bordeaux. Deux groupes qui surfent sur la vague garage/psyché en vogue en ce moment mais qui n’hésitent pas à pallier ce léger handicap en écrivant des morceaux d’une simplicité et d’une efficacité à t’en faire lâcher tes mots croisés. Un mot sur la pochette, superbe, dépliable, en forme de croix, le genre de truc que tu replies en une demi-heure et que tu niques en moins de trois ouvertures mais qui apporte toujours plus bon gôut non négligeable à ta collection de disques.
C’est Jean-Claude le Diable qui commence, face A : deux titres, deux morceaux d’honnête facture qui n’ont aucun mal à atteindre leur objectif et à s’installer dans ton système nerveux, mais qui manquent d’un petit quelque chose pour passer au niveau supérieur, du style, la mélodie qui te donne envie de te rouler dans la boue ou de sortir de chez toi tuer une petite vieille. Le truc qui fait passer une chanson d’un bon niveau à un degré quasiment essentiel. Guitare qui chauffe, batterie au taquet, ligne de voix affûtée, le tube est inévitable et le coup est tout de même réussi, dans une veine Brian Jonestown Massacre caverneuse.
Petit quelque chose en plus que j’attribuerais volontiers au Pêcheur, j’admets, deux morceaux en face B qui m’ont un peu plus emballé que la face A. Son lo-fi, guitare cristalline, deux tubes bouillants à écouter en traversant la Death Valley en caisse avec le soleil brûlant te massant amoureusement le sommet du crâne, deux morceaux qui font tourner la tête, bien détendu de l’arrière-train. Les gaziers aiment jouer sur la répétition, ils ont bien fait, gavage intégral, encore une victoire lyonnaise au compteur.
J.C. Satàn/Le Pécheur – Split EP (PRT Disques, 2010)
J.C. Satàn
- Bad Intention
- Consuela
Le Pécheur
- Torture
- Nothing Remains