Parmi les facteurs d'instabilité actuelle, la crise bancaire irlandaise a franchi un nouveau cap avec l'annonce par la banque centrale irlandaise des résultats des tests de résistance (stress tests) de 4 établissements financiers du pays qui débouchent sur un besoin de recapitalisation du secteur bancaire à hauteur de 24 milliards d'euros, l'équivalent de 15 % du PIB annuel, une somme à rajouter aux 46 milliards déjà consentis fin 2010.
Parallèlement, l'impasse politique au Portugal avec un Premier Ministre démissionnaire qui expédie les affaires courantes le temps de procéder à de nouvelles élections place le pays sans interlocuteur crédible pouvant négocier avec Bruxelles et « parler aux marchés ».
Si le spread (l'écart) entre les taux longs portugais et allemand (à 10 ans) reste encore en zone sensible ( 3 % > spread < 6 %) aux alentours d'un peu plus de 5 % (les taux longs portugais grimpent un peu plus vite qu'en Allemagne), les taux courts (2 ans), à la manière de la Grèce au printemps 2010, s'installent nettement en zone de danger ( spread > 6 %) proches de 7 % désormais dans une configuration, où les taux courts étant supérieurs aux taux longs, la probabilité d'une issue identique à celle vécue par la Grèce et l'Irlande s'accroît fortement à un moment où les remboursements de dettes et les refinancements vont devenir importants.
Le secteur bancaire européen plie comme Crédit Agricole, SG et BNP qui affichent des pertes de plus de 3 % et emmènent le CAC 40 en territoire négatif avec une baisse de 0,88 % à 3989,18 points laissant toujours l'indice parisien sans signal graphique probant depuis le début de semaine.
Compte tenu de l'importance de la pondération des valeurs bancaires au sein de l'indice, la lourdeur du secteur bancaire (CAC Financials ci-dessus) redevient une donnée clef à suivre d'autant que BNP Paribas, la plus importante banque en Europe, efface les maigres gains de ces 2 dernières semaines en une seule séance à l'approche d'un support important.
Autre secteur déterminant, qui couplé aux valeurs bancaires représente près du tiers de la capitalisation du CAC 40 (avec des incidences indirectes aux environs de 50 % suivant les périodes), le secteur pétrolier et énergétique (CAC Oil & Gas) perd en puissance à l'approche d'anciennes résistances.