Ca doit bien faire deux ans que je ne vous ai pas parlé d’Okkervil River. Il y a bien eu l’aide à Roky Erickson l’année dernière mais ça ne m’avait à vrai dire qu’à moitié convaincu. Et bien que la bande texane prenne petit à petit de l’importance dans le paysage indé (grâce entre autres aux collaborations avec The New Pornographers ou Norah Jones), on ne lit pas grand-chose sur le web français au sujet de ce nouvel album (qui ok ne sortira que le 9 mai), à part ce qui est marqué dans le dossier de presse : "Cet album est un tournant !". Est-ce vrai ?
Ce qui est sûr c’est que Will Sheff reste un songwritter. Du genre à écrire un album au papier et au crayon, isolé au milieu de nulle part dans la maison de ses grands parents. C’est après et seulement après que le "collectif" se met en branle et que le backing band intervient. Ses textes restent très mystérieux, très personnels et souvent violents. Les morceaux qui vont avec aussi. Okkervil River a su garder son côté romantique (gothique ?) et ça c’est bien. L’émotion qui se dégage d’un "White shadow waltz" en est le témoin. Profond, étrange et effrayant, il représente au mieux ce que le groupe essaye de faire.
Le son est en effet dément, enregistré en une prise à 13 personnes dans un salon. Jusqu’à 2 batteurs, 2 pianos, 2 basses et 7 guitaristes en même temps ! Cette configuration donne lieu à des finals monumentaux, comme celui du parfait premier petit single "Rider", petit frère du "Lost coastilines" de The Stand Ins. Pareil pour les pianos de "We need a myth", déjà troisième très bonne piste de ce disque. J’ai déjà retrouvé le Okkervil River que j’aime.
Le reste est assez calme. Tel la sublime ballade "Hanging from a hit", le perché "Show yourself" (Will Sheff aime Fleetwood Mac) ou la pop californienne "Your past life as a blast". Et plein d’autres trucs. A noter que le (laid) artwork a encore et comme toujours été réalisé par l’artiste Will Schaff, à une lettre près..
En bref : suffisamment riche, à la fois morose et joyeux, le nouvel Okkervil River n’effectue pas vraiment de tournant. Ils gonflent juste un peu leurs instruments au risque de paraître grotesques, mais le font avec une telle émotion que la pilule passe. Moi je dis oui.
Le Myspace et le site officiel
A lire aussi : l’interview de Will Sheff (2008), la chronique de The Stand Ins, la chronique de The Stage Names
"Wake and be fine" :