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The joke is on you…and me

Publié le 31 mars 2011 par Martinpetit

Bravo à Marc Cassivi ce matin pour son article, Demi-vérités, où il met dos à dos le comportement machiavélique de l’administration Harper face aux artistes (et aux Canadiens par extension) et le manque de mordant de plusieurs émissions d’humour (la dernière étant la fade série d’animation avec des personnages du groupe sanguin). Très bon parallèle parce que nous comprenons de mieux en mieux, médias sociaux à l’appui, qu’une société n’est pas une juxtaposition de boîtes à métiers (les artistes d’un bord, les astronautes de l’autre), nous sommes tous liés, et la vigueur de nos liens représente la force de notre société même.

Quand un terroriste attaque un caricaturiste (Danemark) il ne s’attaque pas au métier de dessinateur, il s’attaque à la liberté d’expression de tous les Danois.  Quand au Québec, on tolère une concentration des médias trop forte, la conséquence est un rapport de force qui disparait et une industrie qui dicte ses 4 volontés au pouvoir en place.  Les conséquences étaient quand même prévisibles.

Mike Ward et moi avons eu le même réflexe de revenir sur scène pour aller aussi loin que nous le voulions car sur scène il n’y a pas de contrôles de contenu qui mènent comme le dit très bien Cassivi à « l’uniformisation, l’aseptisation et à l’aplanissement des contenus comiques ». D’ailleurs on dirait presque un titre de cour en droit « Uniformisation, aseptisation et aplanissement des contenus comiques 101″.

Bill Maher, John Stewart, Colbert, les gars de South Park ou des Simpsons, sont là pour nous rappeller à quel point aller loin ici c’est pas aller très loin.

Autre élément important, Marc Cassivi rapporte des inquiétudes de plusieurs artistes s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.  Sachez que je ne suis pas dans le club des anonymes en passant, je suis capable de dire ce que je pense et je me désole souvent de la frilosité de la colonie artistique dans le domaine du respect de la liberté d’expression.  Ça rit jaune parfois.

Mais je me dis que quand les artistes résistent à « l’uniformisation, l’aseptisation et à l’aplanissement des contenus comiques » en baissant leurs culottes en groupe au nom d’un cachet intéressant, ça vaut ce que ça vaut.  Entre « l’uniformisation, l’aseptisation et à l’aplanissement des contenus comiques » et « l’auto-sublimation de l’éthique personnelle au nom du profit » il y a ce qu’on appelle un combat pour la liberté.

Il parait qu’il faut se battre dans la vie pour ses convictions, mais c’est plus pratique de ne pas en avoir.

Je suis allé voir le film sur la vie d’un grand québécois, Gérald Godin, un politicien mais aussi un journaliste culturel et un artiste.  Un politicien-poète-journaliste, qui fut emprisonné pendant la crise d’Octobre, pourquoi? On ne lui a jamais dit.  La raison était si simple pourtant. Pour lui rappeller à lui et à tous les intellectuels québécois francophones de l’époque, who’s your daddy !

Maintenant, daddy c’est Harper et papa va couper les allocations aux mauvais garnements, et par la bande à tous ceux qui ont des liens avec les artistes d’ici.  À la guerre quand ton avant-garde se fait écraser, une chose de sûr, you’re next !

Et si on était la force des liens qu’on entretient entre nous au lieu de vouloir être celui qui dépasse les autres? Ce serait un début de contre-pouvoir….

The joke is on you…and me


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