Dans le cadre de l’opération Campus, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche était à Lyon le 29 mars. L’occasion de faire le point sur les projets engagés depuis 2007
Lancée en 2008 par l’État, l’opération Campus est un projet gigantesque, mais encore méconnu. L’objectif est de moderniser et de rendre plus attractives à l’international les universités françaises. En tout, 538 millions d’euros seront investis sur dix ans pour faire évoluer les enseignements, réhabiliter le bâtiment et développer « un esprit de campus », résume Jérôme Goze, directeur du projet.
« Il faut que ça bouge », entonne Valérie Pécresse à son arrivée dans les locaux de la Cité lyonnaise de l’environnement et de l’analyse (Clea) à Villeurbanne ce mardi. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a inauguré un nouveau site à La Doua, qui regroupera trois bâtiments : le Centre de résonance magnétique nucléaire (CRMN), l’Institut des sciences analytiques (Isa) et le Cemagref (organisme de recherche spécialisé en sciences et technologies pour l’environnement).
La construction de ce bâtiment est inscrite dans le cadre de l’opération Campus au niveau national. Le 16 janvier 2009, l’État avait ainsi sélectionné le projet lyonnais Lyon Cité Campus, il a pris à cette occasion l’engagement d’investir 575 millions d’euros entre 2008 et 2015 dans ce projet. La région, le département et la ville de Lyon se sont associés à l’opération, en injectant respectivement 85 millions, 35,8 millions et 32 millions d’euros. L’entreprise n’est pas des moindres, puisqu’elle concerne le tiers des enseignants-chercheurs lyonnais et près des trois quarts des étudiants.
« L’objectif est de faire de Lyon une capitale universitaire »
Lyon Cité Campus a pour ambition d’améliorer l’attractivité de huit établissements d’enseignement supérieur lyonnais – dont l’IEP, l’Insa et les facultés, afin de les placer parmi les trente premières universités européennes d’ici 2030. Pour Michel Lussault, le président du pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) : « nos universités n’ont pas le rayonnement qu’elles devraient avoir ».
Les actions porteront sur plusieurs domaines de la vie universitaire : aménagement d’infrastructures, rénovation et création de logements étudiants et amélioration de la qualité de vie sur les campus. « L’objectif est de faire de Lyon une capitale universitaire mondiale, qui attire des étudiants et des chercheurs du monde entier » a déclaré mardi Valérie Pécresse.
Le campus de Lyon Tech-La Doua a notamment fait le pari ambitieux de devenir un écocampus de référence, qui associe la performance à la sauvegarde de l’environnement. Le projet a même été présenté à l’exposition universelle de Shanghaï en 2010. Le campus Charles Mérieux, qui regroupe les facultés des berges du Rhône, le site de Gerland et le CHU de Lyon Sud, est quant à lui en phase de rénovation et de concentration. De nouveaux locaux lui seront également consacrés, comme un centre de recherche en biosciences et en sciences humaines et sociales.
Une mise en œuvre longue et compliquée
Les premières pierres ont été posées en 2010. Depuis, malgré la fusion des deux écoles normales supérieures (ENS) Lettres et Sciences, la rénovation de la résidence étudiante Puvis-de-Chavanne et la construction d’un axe vert à La Doua, l’avancement du projet tarde à se faire sentir concrètement.
À l’occasion de la visite de la ministre, les représentants des différents acteurs partenaires du projet ont signé la convention partenariale de Lyon Cité Campus, qui devrait accélérer la mise en œuvre de ces chantiers. À terme, ce sont 14 projets d’équipement, de laboratoire ou d’infrastructures qui verront le jour sur les deux campus : le campus Charles Mérieux et La Doua.
Lyon Cité Campus est donc un projet très ambitieux. Il pourrait hisser la ville parmi les plus attractives d’Europe au niveau universitaire. Mais sa mise en œuvre reste complexe, du fait de l’intervention d’acteurs de différents échelons et de sensibilités politiques différentes.