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Carrée, colorée, dotée d'une manette à la prise en main étrange (designée par Miyamoto) et d'une poignée à l'arrière pour la transporter partout, la console 128 bits de Nintendo sortie en 2001 au Japon et l'année suivante en Europe ressemblait énormément à un jouet quand ses concurrentes adoptaient un look plus high-tech. Est-ce pour cette raison associée à un manque de soutien exclusif des éditeurs tiers que le public l'a malheureusement boudée alors qu'elle en avait dans l'estomac? Pour succéder à une Nintendo 64 terrassée par la Playstation, le constructeur s'était enfin décidé pour la génération suivante à se passer du support cartouche pour le mini DVD - d'où des jeux au potentiel identique aux machines de Sega, Sony et Microsoft - installait à nouveau quatre ports manettes en façade (celles-ci étant dotées de base d'un système de vibrations), adoptait une connexion avec sa portable Game Boy Advance, puis proposa du jeu online via un modem à acheter séparément. Bien entendu, les licences maison forment l'essentiel de son catalogue, mais des exclusivités avaient été signées; avant de se retrouver portées ailleurs.
Côté jeux Nintendo, la Gamecube est relativement bien fournie avec la mascotte Mario en tête de file, tant dans son domaine de base (la plate-forme avec Super Mario Sunshine) et l'A-RPG (Paper Mario) que dans la baston (Smash Bros Melee), l'inévitable kart (Mario Kart Double Dash) et de multiples sports (golf, football, tennis, base-ball). On le retrouve aussi dans la conviviale série des Mario Party. Partout, le plombier? Oui, et c'est sans compter son frangin qui se retrouve dans une maison hantée avec Luigi's Mansion. Autre célébrité de la firme de Kyoto, Link s'est vu propulsé dans de nombreuses aventures ici aussi: The Legend of Zelda The Windwaker et Twilight Princess sont les deux créations - très différentes - pour le support, mais nous trouvons aussi l'excellent Four Swords Adventures (en 2D, jouable à quatre avec des GBA, du pur bonheur!) et des versions sans brouillard de Ocarina of Time et Majora's Mask - plus Zelda 1 et 2 - sur un disque collector qui vaut de l'or. Samus Aran fait également un retour triomphal avec la série des Metroïd Prime, tandis que Donkey Kong nous apprend à jouer du tam-tam dans le salon et que Star Fox nous régale de deux nouvelles aventures. Mentionnons enfin la dernière création de Miyamoto avec des petites bestioles du nom de Pikmin.
Nous trouvons des exclusivités Gamecube chez d'autres développeurs, ainsi Konami a-t-il sous-traité le remake du Metal Gear Solid de la Playstation - MGS The Twin Snakes - au studio canadien Silicon Knights, déjà auteur de Eternal Darkness; deux titres sympas il faut dire. Square Enix nous sort un Final Fantasy Crystal Chronicles bien loin de nos attentes, alors que Tri-Crescendo développe des jeux de rôles à l'apparence 32 bits d'un fun absolu: Baten Kaitos. Les Pokemon reviennent à leur tour modélisés en 3D (XD, Colosseum) tandis qu'un flipper stratégique nommé Odama satisfaisait ses acquéreurs et que Monkey Ball faisait ses premiers pas dans sa petite bulle; l'aventure quant à elle prenant un aspect fantômatique dans Geist. Du côté de Capcom, on avait annoncé cinq titres exclusifs, avant de chambouler ce qui fut pourtant négocié: si P.N.03 n'est bien sorti que sur le cube, Resident Evil 4, Viewtiful Joe et Killer 7 sont passés également sur PS2, tandis que Dead Phoenix s'est carrément vu annulé! Et pour bien nous embrouiller, Resident Evil Zero et "Rebirth" sont eux de vraies exclus GC (avant d'arriver bien plus tard sur Wii). Ouf!
Contrairement à la N64, la Gamecube a su attirer les développeurs du monde entier qui, s'ils étaient trop frileux pour créer des titres uniquement pour le support, n'ont pas hésité à les éditer sur plusieurs machines à la fois. Capcom, grand recycleur devant l'éternel, l'avait bien compris en ressortant les épisodes 2, 3 et Code Veronica de sa série phare, ainsi qu'en développant de nouveaux Megaman. Chez Ubisoft, on inondait le marché de nombreux titres; ainsi Prince of Persia, Beyond Good and Evil, Splinter Cell ou encore King Kong ont fait escale sur GC. Sega commence de son côté une belle amitié avec son éternel rival en lui donnant des adaptations venues de sa Dreamcast telles Sonic Adventure, Crazi Taxi, Skies of Arcadia ou encore Phantasy Star Online. Electronic Arts faisait enfin les yeux doux à Nintendo - Need for Speed, Fifa, James Bond... - tout comme Namco et ses Dragon Ball Z Budokaï, Soul Calibur 2 et autres Tales of Symphonia. En vrac, une liste d'autres jeux multi nous montrant le caractère adulte de la machine: Hitman 2, True Crime, Second Sight, Les Simpsons, Mortal Kombat... bien que les enfants ne sont pas oublié avec les héros Crash Bandicoot et Spyro.
Nintendo a su conserver sa base de jeunes joueurs tout en s'ouvrant à une population plus mature, faciliter le travail des autres studios afin de proposer un catalogue assez riche susceptible de plaire à tous les publics. Une belle réussite technologique que cette Gamecube, malheureusement trop proche de ses concurrentes pour pouvoir s'en démarquer réellement - à moins d'être un fan absolu du moustachu en salopette. Cependant, elle a très bien préparé le terrain à sa petite soeur la Wii qui ne serait peut-être pas au top aujourd'hui si la stratégie d'ouverture du constructeur n'avait pas eu lieu.
Ci-dessous ma sélection des dix meilleurs titres de la console, tous jeux confondus.