Ce qui s’est réellement passé
Officiellement partis depuis plus d’un mois, aux USA pour une série de
spectacles, Yodé et Siro devraient être de retour depuis bien longtemps
déjà. Mais les choses ne seraient pas aussi simples qu’on le croit. Du
moins pour Yodé. Et pour cause...
Sur le calepin de l’organisateur de spectacles qui les a déplacés à New
York, Yodé et Siro ont bel et bien rempli leur part de contrat, sur le
dos de prestations dont les spectateurs ont les bulles encore pleins les
yeux. Dans les petits papiers des surveillants territoriaux très
regardants sur la durée des séjours aux USA, les deux ‘’Ivorian
singers’’ sont bel et bien rentrés. Mais, ici, sur les bords de la
lagune Ébrié, point de Siro. A plus forte raison de Yodé !
Aux dernières
nouvelles, les deux compères ont cru bon d’opérer un virage à 90° dans
leur plan de vol. Pour atterrir sur les bords de la Seine, à Paris. Pour
d’autres ‘’raisons professionnelles’’ dit-on officiellement. Sauf que, à
l’analyse de la mésaventure vécue par Yodé, quelques jours avant le
voyage du duo pour le pays de l’Oncle Sam, il y a fort à parier que
Daless – le petit nom de Yodé – n’est pas très chaud pour revenir de si
tôt sur les bords de la lagune Ebrié. Et pour cause: lorsqu’on est un
artiste célèbre, adulé et sans ‘’affaires sales’’, que l’on se retrouve,
par ces temps ‘’sécuritairement’’ troubles, filé par des individus en
armes, jusqu’à l’immeuble où l’on habite, cela intrigue d’abord. Et,
lorsque ces individus prennent des renseignements pour trouver la porte
de l’appartement où l’on habite, cela inquiète sérieusement. Mais,
lorsque ne parvenant pas à trouver la porte, les individus en question
montent un guet-apens dans le voisinage du garage abritant votre
voiture, convaincu que, tôt ou tard, vous finirez par descendre et y
monter, cela... terrorise, enfin. Et, lorsqu’on se voit obligé
d’utiliser un ‘’appât’’ en la personne d’un ami de quartier qui, en
faisant mine d’aller à la voiture, est accosté de facto par ces
individus, le traumatisme n’est plus à démontrer. D’ailleurs, au moment
même où l’artiste s’envolait pour les USA, le tableau de bord de sa
voiture qu’il avait oublié d’éteindre, dans la précipitation, était
encore bien allumé. Mais qu’à cela ne tienne, il était totalement hors
de question pour lui de prendre le risque de s’approcher du véhicule
‘’piégé’’ par des hommes ‘’banalisés’’ en habitants du quartier ou tapis
dans l’ombre une fois la nuit tombée. “De toutes les façons, lorsque la
batterie sera foutue, ces lumières finiront bien par s’éteindre’’
dirat-il. Naturellement, lorsque l’on sort du pays dans une telle
ambiance, il faut avouer que le rêve du retour sur les bords de la
lagune Ébrié ne peut que porter le manteau du cauchemar. Et vous clouer
sur les bords de la Seine. Dans l’espoir de scènes beaucoup plus
rassurantes sur la situation sécuritaire du pays. Quoique de nombreuses
questions restent en suspens quant aux intentions et aux mobiles réels
de la ‘’visite’’ de ces hommes en armes à Yodé. A moins que tout cela ne
soit qu’une simple méprise.
Améday Kwacee-Desty