Le cinéma, à la folie…

Par Mickabenda @judaicine

Deux demi-journées de Cinéma et Psychanalyse sur le thème FOLIE DE L’INSTITUTION/CRÉATION DE LA FOLIE
avec, dimanche 3 avril à 10 h 30 à la Pagode, la projection et un débat à propos du film MARY et MAX suivi d’un débat avec Jean-Claude Grumberg, la voix française de Max.

Deux lieux :
Samedi 2 avril de 14 h à 18 h Faculté des Sciences Paris Jussieu, projection de LA TÊTE DANS LES ETOILES

Dimanche 3 avril à 10 h 30 à la Pagode projection et débat à propos de MARY et MAX.
Ouverture du débat par Pierre Smet (membre de Psymage et de l’association L’Acte analytique de Bruxelles), Fabienne Ankaoua, Barbara Didier-Hazan, J.-J. Moscovitz

Suivie d’interventions de psychanalystes des associations suivantes :
Analyse freudienne — Cartels constituants de l’Analyse freudienne — Le Cercle freudien — Dimensions de la Psychanalyse — Fedepsy de Strasbourg — Espace analytique ; Insistance — Psychanalyse actuelle
d’un bord à l’autre [entre cinéma et psychanalyse] & les archives du regard qui bat

En partenariat avec le Comité de Liaison française de Convergencia
(Mouvement lacanien pour la Psychanalyse freudienne regroupant de nombreuses associations dans le monde dont 8 en France)

MARY et MAX
De Adam Elliot — Australie 2009

Synopsis :
Sur plus de vingt ans et d’un continent à l’autre, Mary et Max raconte l’histoire d’une relation épistolaire entre deux personnes très différentes : Mary Dinkle, une fillette de 8 ans joufflue et solitaire, vivant dans la banlieue de Melbourne, en Australie, et Max Horowitz, un juif obèse de 44 ans, atteint du syndrome d’Asperger et habitant dans la jungle urbaine de New York.
Note du réalisateur : « Avec Mary et Max., j’espère avoir conservé mon style visuel, mais en racontant l’histoire de façon plus dynamique pour alimenter l’intérêt des spectateurs sur la durée. Ce film explore lui aussi notre désir d’acceptation et d’amour, par-delà toutes nos différences !

J’ai toujours évité de m’autoanalyser, par peur de rendre mon travail trop prévisible et trop construit. J’écris avec le coeur, animé du désir d’une compassion partagé avec le spectateur. Je n’écris pas en visant une niche de public spécifique, j’essaye plutôt de raconter des histoires universelles. »

« Il y a de nombreux moments sombres dans le film, le noir est très présent dans la palette de couleurs pour souligner l’esprit de l’histoire. Deux mondes simultanés sont représentés : le monde de banlieue australienne de Mary et le monde urbain de New York de Max.

L’univers de Mary est dans des tons bruns, celui de Max dans des tons noirs, blancs et gris. Chacun comprend des touches de rouges, accentuant le symbolisme de certains objets. Une palette de couleurs réduite au minimum me permet de renforcer le style visuel et de le distinguer de l’univers loufoque, farfelu et multicolore de la plupart des films d’animation. » Adam Elliot
Adam Elliot est aussi dessinateur. Il a lui-même conçu le design des personnages et l’architecture des lieux. Tout ce qui pouvait nécessiter son écriture, comme des bouteilles de bière ou des panneaux de signalisation, font aussi partie de son oeuvre. Le personnage de Max est atteint dans le film du syndrome d’Aperger. Il s’agit d’une maladie proche de l’autisme, sans les troubles du langage, mais perturbant tout de même la vie sociale des personnes qui en sont touché. Adam Elliot explique ses intentions avec Mary et Max. sur ce sujet : « Mon but est non seulement de donner un éclairage sur les “Aspies”, mais aussi de démontrer les idées fausses que l’on a souvent — y compris les soi-disant spécialistes — sur eux ». Le tournage de Mary et Max. a duré 57 semaines (soit 1 an, 1 mois et 3 semaines) avec une équipe technique d’une cinquantaine de personnes. Pour les six animateurs, il fallait un jour de tournage entier pour réaliser quatre secondes de film. On compte au final près de 132 480 images.

Avant-propos au débat :
Sur plus de vingt ans et d’un continent à l’autre, Mary et Max raconte l’histoire d’une relation épistolaire entre deux personnes très différentes : Mary Dinkle, une fillette de 8 ans joufflue et solitaire, vivant dans la banlieue de Melbourne, en Australie, et Max Horowitz, un juif obèse de 44 ans, atteint du syndrome d’Asperger et habitant dans la jungle urbaine de New York. Ce film d’animation nous fait découvrir non seulement un autre visage de la souffrance psychique, mais également un autre regard, un autre cinéma de ce qui est difficile à montrer. Tout au long de ce film se dessine peu à peu un parcours qui n’est pas sans lien avec celui dune analyse. Pierre Smet

« …Film …d’animation, oui, de la vie psychique de de celle et de celui qui ont une existence psychotique, telle que tout échange notamment lors d’une évocation de l’amour, ne peut pas s’instaurer en conflit de désirs soutenables pour accepter la réalité. S’organise alors de loin, de très loin, aussi loin que le sont le Nord et le Sud de notre planète, une mise à distance protectrice contre une souffrance immense, irreprésentable. Ce que pourtant une telle création d’images et de voix propres à l’art du cinéma rend transmissible pour nous émouvoir, mais aussi nous enseigner, que l’on soit praticien ou non, jusqu’où peut aller parfois la douleur morale d’une femme, d’un enfant, d’un homme… » J-J. Moscovitz