Une hystérie succède à une hystérie et la seconde crise est sans doute étroitement liée à la première sous les « calottes » (crâniennes). En effet après l’accès de fièvre autour du « front républicain » anti « front bleu Marine » qui divisa outrageusement l’UMP, voilà que les trémulations incontrôlables se poursuivent presque instantanément à propos du débat supposé sur « la laïcité. Ce ne sont plus des crises mais un « état de mal » dangereusement mortifère qui s’empare de l’UMP.
Essayons, dans un tel contexte d’agitation épileptoïde, (excusez la déformation professionnelle abusivement utilisée), de distinguer les réalités. La laïcité a tout à coup bon dos, mais au début point, c’était bien de l’Islam dont on désirait s’entretenir à l’UMP, de sa place dans notre société transformée, de sa capacité à s’agréger au vieux passé historique chrétien. Il serait d’ailleurs complètement hypocrite de considérer la question comme inexistante et subalterne, mais encore fallait-il l’assumer.
Il est intéressant de constater que Marine Le Pen reprend la balle au bond en repoussant d’un revers de main le débat sur l’Islam et en le « désaxant » sur la laïcité « pure et dure », un comble. C’est bien ce recul mimétique de la part de l’UMP qui finalement introduit l’ambiguïté. En effet rien n’empêche un parti politique, qui n’est qu’une forme d’« association », de décider des thèmes de ses discussions internes. En l’occurence, il aurait mieux fallu soit ne pas soulever la question, soit assumer le choix initial et en discuter sans faux semblant. Copé peut ainsi déclarer : « un grand parti se doit de débattre, mais à une condition : apporter des réponses concrètes aux interrogations et aux attentes des Français ». Dont acte … Que ce parti débatte, mais cela ne concerne ni le gouvernement ni à fortiori le Président de la République. Dans un an il y a des élections présidentielles, les français écouteront avec attention ce que les différents candidats ont à proposer sur cette question ou au contraire les silences.
C’est donc une fois de plus le suivisme qui a été choisi avec des couacs multiples dont le plus significatif est bien sûr la détermination du Premier Ministre à ne pas participer. François Fillon fait résonner sa différence avec des gants, comme diraient certains « courage F(u)illon », «Il a toujours été acté avec Nicolas Sarkozy» que le premier ministre ne serait pas présent lors de cette convention, assure-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement. «C’est un débat de parti et ce n’est donc pas le lieu pour exprimer la position du gouvernement». Un peu tard comme prise de position. Nous avons eu droit également au va et vient contradictoire du porte-parole du gouvernement François Baroin, souhaitant l’arrêt du processus engagé, pour revenir 24 h plus tard le confirmer. Ou encore, une Nadine Morano critiquant ouvertement la prise de position initiale du pauvre François Baroin. Ce n’est vraiment pas une sinécure d’être au gouvernement dans des moments pareils. Certains pourraient penser que cette cacophonie est finalement organisée pour que tout le monde y retrouve ces petits : un machiavélisme organisé en quelque sorte. Il n’en est sans doute rien et si c’était le cas, ce serait la plus belle mauvaise analyse dans une série de bévues interminable.
Oui, beaucoup de Français sont inquiets devant une transformation de la société prévisible pourtant dès les année 70, les fameuses « trente glorieuse ». Ces années Pompidou ou tout était bon pour faire fonctionner nos industries aux prix les plus bas pour le CNPF de l’époque, sans augmenter ou peu le salaire horaire de l’ouvrier, en recourant massivement à cette main d’œuvre bon marché puisée au Maghreb à grand renfort de trompes. Ces hommes, puis les familles, sont venus à notre invitation et pour notre « profit » et, ont eu sur notre sol des enfants qui sont maintenant de bons français. C’est ainsi, il fallait sans doute, peut-être, y penser avant. Cet apport, recherché et trouvé, modifie effectivement et modifiera encore plus demain la structure historique chrétienne de la vieille société française. Plutôt que prendre cette évidence en mal il serait plus intelligent et surtout plus « rentable » d’en saisir la richesse potentielle. Certes les efforts doivent être mutuels, dans chacune des « communautés » en présence, et l’affirmation d’une laïcité toujours et encore d’actualité n’est pas inutile mais elle ne supposait pas une telle publicité.
Si par hasard, je n’ose l’envisager, il s’agissait simplement d’une manœuvre politicienne pour satisfaire des préoccupations réelles mais pas essentielles en regard de celles concernant le pouvoir d’achat et une plus grande équité dans la redistribution des richesses, ce serait une bien mauvaise stratégie. L’UMP se laisse gagner par la panique et cette dernière engage tous ces pauvres gens dans des manœuvres hagardes et désordonnées. C’est bien cette démarche erratique et irresponsable qui risque de les balayer.
Heureusement pour eux, du côté du PS, c’est l’irrésolution absolue et la négation des réalités. Nous y reviendrons … Je l’ai déjà dit et pas fait ! Mais l’UMP se prend tellement les pieds dans tous les tapis que l’on arrive plus à suivre les autres ! Une exhortation : taisez-vous un peu côté UMP que l’on puisse parler du PS !