Éditeur : NIL - Date de parution : Mars 2011 - 78 pages sincères et touchantes...
La collection Les affranchis propose aux auteurs d’écrire une lettre. Pas n’importe quelle lettre. Celle qu’ils n’ont jamais écrite.Annie Ernaux écrit à sœur aînée décédée à l’âge de 6 ans, avant sa naissance. Une sœur dont elle a appris par hasard l’existence. Annie Ernaux est âgée de 10 ans lorsqu'elle surprend une conversation un soir d’août 1950 entre sa mère et une cliente. Des mots pesants, lourds de conséquencequ’elle n’aurait pas dû entendre : A la fin, elle dit de toi "elle était plus gentille que celle-là". Celle-là, c'est moi. Et avec cette écriture sans mots inutiles, Annie Ernaux touche juste. Qu’y a-t-il derrière gentille ? Une sœur dont ses parents ne lui ont jamais parlé ni ouvertement ou à demi-mots. Le poids, la douleur de la maladie qui emporte un enfant ou celui de regarder la fille qui « remplace » l’autre. Sujets tabous pour ses parents. Alors, elle remonte le cours de l’histoire familiale, cherche à comprendre. L'auteure revisite son statut d'enfant d'unique et recolle les fragments des souvenirs. Annie Ernaux m’a touchée une fois de plus, j’ai tourné la dernière page la gorge serrée. Sans fioriture et avec des mots très justes, délicats, comme elle sait le faire si bien, elle nous fait cadeau d’une très belle lettre. Récits dont la sincérité, la teneur m’ont ébranlée… Tu n’as d’existence qu’au travers de ton empreinte sur la mienne. T’écrire, ce n’est rien d’autre que faire le tour de ton absence. Décrire l’héritage d’absence. Les billets de Cathulu et celui de Laure qui renvoie à d’autres liens.