Tout le monde se réjouit, en tous cas en Occident, du succès des révolutions populaires censées apporter plus de liberté et de démocratie dans les pays arabes du Sud de la Méditerranée comme la Tunisie, l'Egypte, et peut-être bientôt la Lybie ou la Syrie.
Ces révolutions sont particulièrement bienvenues pour la jeunesse de ces pays qui aspire à une vie plus "moderne" avec la liberté qui va avec.
Or quelle n'est pas notre surprise de voir débarquer par milliers sur l'île italienne de Lampedusa de jeunes tunisiens dans leur grande majorité qui fuient ce pays qui normalement devrait leur paraître plus attrayant que jamais, avec l'espoir d'une vie meilleure que sous "l'horrible dictateur Ben Ali"
Nos esprits bien pensants devraients se pencher sur cette question et se demander pourquoi un tel phénomène de fuite se produit, essentiellement dans la jeunesse. Est-ce à dire que ceux qui partent n'ont pas (plus) confiance dans l'avenir de leur pays? Pour ma part, j'y vois surtout une fuite du désordre, tant l'ordre est rassurant et sécurisant pour les populations, même jeunes.
Quant à la Lybie, j'ai bien peur que l'analyse de Marine Le Pen ne soit juste, avec un enlisement dans une guerre civile entre 2 clans - tribus; il est faux de croire que Kadhafi n'a pas de partisans dans son pays; outre ses mercenaires, il y a toute une population, principalement originaire de la Tripolitaine qui lui est favorable et qui s'opposera longtemps à la population de la Cyrénaique à l'est. La guerre risque donc de durer, et à moins d'un coup d'éclat qui priverait les Tripolitains de leur chef de guerre, le pays pourrait bien s'enfoncer dans une guerre civile longue et dramatique, avec comme seule issue la scission de la Lybie en 2 territoires politiques. Il ne sera d'ailleurs pas facile à la coalition de préserver son unité quand la guerre civile fera rage, sans être suspectée de favoritisme et on peut sans difficulté prédire de gros problèmes diplomatques à venir entre les "croisés". Cela occupera surement l'attention du G20, au détriment des problèmes économiques et financiers auxquels notre Président souhaitait consacrer son mandat de Président du G20.
En conclusion, et sans contester le bien fondé de ces révolutions, nous devons nous attendre à une période difficile qui pourrait bien rapidement accroitre les flux migratoires de ces populations vers l'Europe, déjà exsangue.