Interview de notre Qyper de la semaine : Anysound !

Publié le 29 mars 2011 par M4ri4

Cette semaine, c’est Anysound qui répond à notre interview du Qyper de la semaine. On y découvre avec plaisir un Qyper journaliste lyonnais, à l’ univers un brin déjanté et à l’humour taquin. On aime ! Bonne découverte et bonne lecture !

-Tous les Qypeurs qui ont voté pour toi adorent lire tes avis qu’ils jugent très complets. Mais ce qu’ils semblent apprécier plus que tout est ton caractère “trempé”. Qu’en penses-tu?
Que l’objectivité absolue est un mythe et que la critique est un parti pris, même quand on teste quelque chose qu’on n’a jamais connu avant. J’veux dire, tant mieux que mes avis plaisent, mais aussi ne plaisent pas à tous, ce que j’aime dans les sites de city reporting c’est les points de vue multiples sur une adresse. Comme quand tu lis des commentaires clients sur un site web marchand, ou que tu lis des critiques presse, ton avis tu vas pas te le faire sur un seul commentaire mais sur un ensemble. Ou alors, il faut un avis mais très complet. Et comme j’en trouvais jamais d’assez complet à mon goût sur Qype j’ai eu envie de développer les miens, quitte à perdre deux heures sur deux avis, mais que ça aide, que ça renseigne.

Ensuite pour venir à cette histoire de caractère trempé, je ne comprends pas trop, de mémoire je me suis pris le chou qu’une fois sur Qype, et le débat était gros comme une maison vu qu’on parlait de Starbucks il me semble…Mais bon… Je suis ouvert au dialogue et prêt à me remettre en cause, mais les gens qui s’indignent car tu démontes une adresse « institutionnelle » de ta ville me font souvent rire.

Avoir un avis trempé ce n’est pas déboîter tout ce qu’aiment les gens pour se démarquer, mais simplement avoir des arguments quand tu critiques de manière virulente. J’adore l’humour odieux en général, mais dans la critique, c’est tellement facile de poser des mots qui claquent sans contenu derrière. Démonter point par point quelque chose avec argumentation, c’est un autre challenge. Et si je suis toujours ouvert au dialogue, ça ne signifie pas que je vais changer d’opinion parce que les gens s’offusquent des mots que je peux utiliser. Je parle d’argumenter, mais en même temps, c’est vrai, je sors parfois un tas de cliché qui fait prendre la mouche aux gens. C’est finalement que j’ai réussi mon coup, car ils s’agacent de s’y retrouver dedans. Tendre à l’objectivité ne signifie pas que les caricatures n’existent pas dans la société.

- Comment es-tu arrivée sur Qype ?
J’en avais marre de ne jamais trouver d’informations sur les lieux que je fréquente quand je sors, et puisque j’adore perdre des heures sur le net à lire tout et écrire n’importe quoi, je me suis décidé à me lancer timidement dans le « city reporting » pour que le prochain qui cherche à savoir si « telle pizzeria est bonne ou tel magasin arnaque » puisse enfin avoir une réponse un tant soit peu complète.

Je me suis d’abord inscrit sur CityVox, mais à la différence de Qype, je ne trouvais rien sur les lieux lyonnais que je fréquente, souvent il y avait beaucoup d’infos sur Paris et peu sur la province. Puis quand j’ai proposé des critiques (depuis postées ici), on me les a refusé sous prétexte que je critiquais trop sévèrement ( !) et qu’en plus je redirigeais les gens vers d’autres adresses, donc je faisais de la mauvaise pub aux adresses critiquées ! J’ai ri jaune et j’ai cherché un autre site de city reporting.

- D’où te viens ce pseudo “Anysound” ?
C’est le titre d’une chanson d’un groupe dont je suis très fan, The Vines. Un petit groupe de garage rock australien qui a eut son heure de gloire dans les années 2000 lorsque le rock revenait à la mode, mais depuis ils sont retombés dans l’anonymat le plus total. Mais je suis oreille et âme à leur musique qui reste un choc lié à beaucoup de souvenirs personnels. J’aimais bien ce pseudo car on peut l’interpréter n’importe comment, mais il ne signifie rien non plus. Il ne se rapport qu’au son.

- Tu dis que les gens que tu admires sont “peu recommandables”, ça pousse la curiosité ! On veut savoir, qui sont-ils ?
Des écrivains qui consomment trop de drogue et sont l’antithèse de la « grande littérature » (encore que..), des photo-reporters qui passent leur temps à frôler la mort en shootant des gens mourant au lieu de les aider, des musiciens jusqu’au-boutistes ou des artistes militants qui dégueulassent les monuments publiques avec leurs bombes de peintures… tu vois, un paquet de monde qui ferait mieux de se mettre au thé camomille et au tricot plutôt que de retourner la société et ses démons dans tous les sens.

- Il est inscrit sur ton profil que tu écris. Tu es plutôt nouvelle, poème, haiku ou pamphlet ?
Haha, en fait je suis journaliste. J’écris principalement des articles quand je bosse, mais mon côté geek m’a toujours fait traîner sur de nombreux forum et sites internet depuis longtemps. J’ai rédigé plusieurs trouzaines de critiques musique/ciné/lecture/etc pour le simple plaisir de les partager avec des gens aussi obsédés que moi par tel ou tel domaine. J’écris un peu de poésie libre mais je ne suis aucune règle, et si j’apprécie les haiku, je n’ai jamais essayé d’en rédiger un. Des nouvelles et un livre en préparation aussi, mais pas un pamphlet, un gigantesque foutoir space opera !

- As-tu des adresses préférées ou des lieux où on peut être sûr de te croiser ?
Je suis quelqu’un qui a un rythme de vie en dents de scie. Parfois très casanier, parfois l’envie de bouger toute la journée, et puis je fais de la photo donc j’aime bien explorer ma ville. D’ordinaire je suis perché sur ma colline Croix-Roussienne, et je traîne dans les rues de mon arrondissement, mais j’aime bien descendre le dimanche soir boire des coups au Cosmo du 1er arrondissement… un bar un peu minable, mais y’a jamais personne et la bière y est à 1€ ! Tant mieux, ça en fait plus pour nous ! L’été je somnole dans les parcs ou près de l’Opéra, l’hiver j’aime la Tête d’Or sous la neige. Toute l’année je squatte le Transbo et le Ninkasi pour les décibels, d’ailleurs venez voir Déportivo au Ninkasi le 20 avril ! En fait je n’ai pas vraiment d’adresse que je fréquente de manière régulière…

- Le petit mot de la fin ?
Amour, pâquerettes radioactives et rock’n’roll, baby. Et de la bière, beaucoup de bière.