Jordanie : la jeunesse se radicalise

Publié le 30 mars 2011 par Mcetv

Quelques jours après l’assaut donné par les forces de police et les contre-manifestants venus soutenir le régime, plus rien ne rappelle les affrontements qui se sont déroulés sur la place Gamal-Abdel-Nasser a Amman, la capitale de la Jordanie

Comme effacés…. Pourtant, le Mouvement du 24 mars, incarnant la jeunesse jordanienne, affirme « avoir franchi un point de non retour ».

Une violente répression

Curieuse fuite en avant de la part du régime du Roi Abdallah II.  Le gouvernement est passé d’une gestion bienveillante à l’égard de la contestation populaire à une répression violente. C’est ce que constate Firas Mahaddine, l’un des deux porte-parole du Mouvement de la jeunesse jordanienne, interrogé par Le Monde. « Jeudi soir, nous étions plusieurs centaines à dormir sur la place Nasser. C’était un camp improvisé. Le vendredi, les policiers ont bloqué les accès de la place. Leurs rangs se sont entrouverts et 800 à 1 000 contre-manifestants sont arrivés. Les policiers se sont retirés, et les jets de pierre ont commencé: la collusion entre forces de l’ordre et nervis du pouvoir était évidente. D’ailleurs, après ils ont célébrés ensemble leur victoire… »


Les jeunes ne s’arrêteront pas

Inhabituel pour la Jordanie, pays où se déroulent régulièrement depuis deux mois des manifestations très pacifiques. Les évènements du 24 mars pourraient bien constituer un prétexte pour une radicalisation des positions.

La jeunesse jordanienne dans sa diversité mobilise selon une recette qui a fait ses preuves ailleurs, par le biais de Facebook, Twitter et des téléphones portables. « Nous ne nous arrêterons pas, assure Firas Mahaddine, nous avons franchi un point de non-retour. Nous sommes pacifiques et nous ne menaçons pas le trône, parce que le roi incarne l’équilibre de la Jordanie, mais nous voulons la démocratie et une monarchie constitutionnelle.