Avant de parler de ma nouvelle pépite, un petit détour par San Francisco s’impose. San Francisco possède une des plus grandes collections d’instruments de musique mécanique mais aussi de vieux jeux, jouets en bois, automates, jeux de foires, jeux vidéos, machines à sous (…) Plus de 300 objets mécaniques d’un autre temps réunis au Musée Mécanique.
En 2006, ce musée accueille deux visiteurs pas comme les autres : Sean Ogilvie et Micah Rabwin, deux amis d’enfance, tous deux musiciens et passionnés de gadgets et instruments vintage. Cette visite sera pour eux le déclencheur de leur carrière musicale.
Leur studio musical de Portland devient alors un véritable bric à brac d’instruments et d’antiquités : scies musicales, harmoniums, accordéons, vieux synthétiseurs, radios des années 30 (…) «On a déniché des Yamaha PSS-quelque chose, un Casio SK-10, entre 3 et 15 dollars, qu’on a réparés et qu’on utilise toujours», dit Sean Ogilvie. Le duo devient alors Groupe avec l’arrivée de Matthew Rubin Berger, Jeffery Boyd et Brian Perez.
Musee Mecanique vient de voir le jour avec, deux années plus tard, la production de leur premier album Hold This Ghost with.
Cet album est un vrai petit bijou ! De la première à la dernière chanson. Une découverte qui sonne comme un album pop folk classique (entre Cocoon et Angus & Julia) avec une touche électro expérimentale (à la manière de Tunng).
Hold This Ghost with est un album avant tout d’atmosphère, rêveuse, mélancolique, ouatée, murmurée… Mais au-delà, cet album a une résonnance « à l’ancienne » comme un album hors temps.
Les sons provenant de tous ces vieux instruments donnent un sentiment de régression totale : souvenirs d’enfances, manèges, vieux dessins animés, orgue de barbarie au coin d’une rue… «Une musique nourrie de notre enfance» dira Sean Ogilvie parfaitement traduite dans cette vidéo amateur de Two friends like us. Tout y est ! L’esprit d’enfance imprimé sur vieux film super 8…
Un album qui nous emmène d’un morceau à l’autre dans des paysages cinématographiques, des tracks que l’on verrait bien illustrer un vieux dessin animé muet, tressautant et hachuré ou un spectacle de marionnettes en bois… sans pour autant tomber dans le ridicule. Our changing skins illustre parfaitement cette ambiance.
Ce que j’apprécie dans chaque morceau c’est la montée des instruments et des sons electro au fil des mesures. Une musique construite comme un canevas, on commence souvent par un solo de guitare, auquel s’ajoute le violon, le synthé, l’harmonium… un par un. Agréables aussi les discrets battements de mains qui donnent un coté très intimiste comme dans Like Home.
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