CHEVAUX : Tempérament : sous l'influence de plusieurs facteurs

Par Parapharmaveterinaire

Comportement

Le tempérament d'un cheval n'est pas un paramètre figé mais il est, au contraire, influencé par différents facteurs dont le vécu, le mode de vie, le dressage … A l'occasion des journées nationales de l'Avef, Léa Lansade, chercheur à l'Inra, a précisé ces influences extérieurs.

« Les différences de caractère entre chevaux dépendent en partie de la notion de tempérament », a expliqué Léa Lansade, chercheur en éthologie à l'Inra, lors d'une conférence donnée à l'occasion des Journées annuelles de l'Avef, le 8 novembre, à Bordeaux.

Dans l'optique d'une sélection des chevaux de sport et d'instruction sur leur tempérament, elle a souligné cinq paramètres à regarder chez un cheval : la peur (qui explique 27 % des accidents avec un équidé), la grégarité, la sensibilité (notamment aux aides du cavalier), la réactivité vis-à-vis des humains et le niveau d'activité.

« Plusieurs facteurs peuvent influencer le tempérament d'un cheval », a-t-elle ajouté.

Elle a cité notamment la génétique, avec un effet de la race, de la famille et du père mis en évidence sur différentes dimensions du tempérament (anxiété, excitabilité...). La grégarité a par exemple une héritabilité de 0,4 tandis qu'elle est de 0,29 pour l'émotivité.

Autre facteur pouvant modeler le tempérament : le vécu. Le comportement de la mère, du groupe social, les manipulations par l'homme, mais aussi l'hébergement, entrent ainsi en considération.

Influence du logement

Pour préciser ce rôle du vécu, une expérience sur l'hébergement a été conduite, opposant 10 chevaux maintenus dans des conditions d'hébergements standards (box, copeaux, alimentation trois fois par jour, sortie quotidienne d'une heure en paddock individuel) et 9 chevaux logé en « box enrichi » ( paille, plusieurs filets à foin, introduction d'objets inconnus dans leur environnement, sorties au pré en groupe).

Des observations ont été conduites pour mesurer l'influence de cette différence de logement sur le bien être des chevaux et sur leurs réactions, vis à vis des soigneurs. L'expérience a montré que l'enrichissement de l'environnement avait permis, au bout de deux mois, de réduire le stress avec des signes (posture, mouvements de tête, apparition de tics, mordillement...) moins prononcés dans le deuxième groupe.


Ces chevaux mieux logés montraient une diminution significative des comportements de défense (menaces, coups de pied...).


La différence de logement a également eu un effet significatif sur le niveau d'activité des chevaux, mesuré par les tests de tempérament mis au point par la conférencière.

« L'enrichissement du box permet de diminuer le niveau de peur, d'agir sur la réactivité à l'homme et le niveau de sensibilité du cheval » a conclu Léa Lansade.

Cette expérience montre qu'il est possible d'atténuer certaines caractéristiques du tempérament qui n'est pas un paramètre figé. Multiplier les expériences positives pour le cheval permet ainsi d' « améliorer » son caractère.