10 médecins menacés d'une arme, et 2 d'une hache…Le nombre de violences relevées à l'égard de nos médecins a pratiquement doublé en un an, atteignant près d'un millier d'agressions en 2010 et aura des conséquences certaines sur l'installation des médecins en secteur libéral et au sein des territoires sensibles, au détriment de l'accès aux soins des patients. L'agresseur? Une fois sur 2, le patient lui-même…Face à cette hausse sans précédent des actes de violence à l'égard des médecins communiquée par l'Observatoire de la sécurité des médecins, le Conseil National de l'Ordre (CNOM) appelle à la signature prochaine d'un partenariat avec les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé pour mettre en place des solutions concrètes en faveur de la protection et la sécurité des médecins.
Malgré les actions déployées pour prévenir le nombre d'agressions subies par les médecins, les résultats de l'Observatoire de la sécurité 2010 montrent une hausse importante du nombre de violences à leur égard (920 en 2010 contre 512 en 2009). Le taux de victimisation de l'année 2010 (0,46%) a ainsi doublé par rapport à celui de 2009 (0,26%). Il s'agit de la hausse la plus conséquente depuis le pic de 2007 qui révélait 837 agressions, pour un déficit de dépôt de plaintes toujours aussi inquiétant.
Les agressions verbales constituent la majorité de ces violences (63% 2010 contre 57% en 2009) puis viennent les vols (25%). Les incidents en centre-ville ont été multipliés par deux (461 en 2010) mais les agressions physiques (13% en 2010 contre 16% en 2009) sont en baisse. Les médecins généralistes, appelés au chevet du patient, sont les premières victimes (62% des agressions). Certains spécialistes sont aussi agressés, en majorité des ophtalmologistes, des médecins du travail et des psychiatres. Par ailleurs, les résultats démontrent une augmentation du nombre de femmes médecins victimes d'agressions (43% en 2010 contre 37% en 2009). Les motivations sont diverses, mauvaise prise en charge, tentatives de vols ou encore refus de prescription ou temps d'attente jugé excessif.
Une sinistralité inégale selon les départements: Le département de la Seine Saint-Denis reste en tête des déclarations d'incidents, comptant 79 des 920 déclarations recensées par l'étude, contre 54 des 512 déclarations en 2009 suivi de près par le Nord (70 en 2010 contre 22 en 2009), le Val d'Oise (49), l'Isère (39), le Val de Marne (35) et le Rhône (34).
la signature prochaine d'un partenariat entre le CNOM et les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé, est annoncée par le Président du CNOM, pour mise en place de mesures concrètes pour assurer la sécurité des médecins, parmi lesquelles l'extension de l'Observatoire de la sécurité à l'ensemble des professions de santé à Ordre, des relations renforcées entre les ordres et les services de sécurité publique, la mise en route de procédures de dépôt de plainte accélérées pour les médecins et d'un système de géolocalisation, permettant de détecter et localiser le professionnel venant de subir une agression.
Source: CNOM Résultats 2010 pour l'observatoire de la sécurité de médecins
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